- 21.01. Vaccination contre la COVID-19 des patients atteints de cancers digestifs
- 21.00. Prise en charge des cancers digestifs pendant la 2ème vague pandémique COVID-19
- 21.1. Introduction
- 21.2. Méthodologie
- 21.3. Anatomopathologie
- 21.4. Adaptations thérapeutiques
- 21.5. Adaptation de l'activité endoscopique (recommandations SFED)
- 21.6. Surveillance
- 21.7. Adaptation de la recherche clinique
- 21.8. Annexes
- 21.9. Bibliographie
Sous-chap. 21.01. : Vaccination contre la COVID-19 des patients atteints de cancers digestifs (version du 12/05/2021)
Sous-chap. 21.00. : Prise en charge des cancers digestifs pendant la 2ème vague pandémique COVID-19 (version du 06/11/2020)
Chap. 21 : Prise en charge des cancers digestifs en fonction de la situation pandémique COVID-19 (version du 11/05/2020)
Chapitre initié par la FFCD et le CHU de Rouen
Groupe de travail :
P. Michel, coordonnateur (Rouen),
F. Di Fiore (Rouen), D. Sefrioui (Rouen), A Gangloff (Rouen), L. Schwarz (Rouen), J.-J. Tuech (Rouen), T. Aparicio (Paris), L. Dahan (Marseille), R. Faroux (La Roche-sur-Yon), C. Girault (Dijon), P. Laurent Puig (Paris), T. Lecomte (Tours), C. Lepage (Dijon), A. Lièvre (Rennes), S. Manfredi (Dijon), J.-M. Phelip (Saint-Etienne), J.-F. Seitz (Marseille), J. Taïeb (Paris), O. Bouché (Reims).
Relecteurs :
A. Adenis (Montpellier), E. Baudin (Villejuif), N. Benech (Lyon), J.-F. Blanc (Bordeaux), J.Y. Blay (Lyon), K. Boudjema (Rennes), C. Boulagnon-Rombi (Reims), M. Brugel (Reims), G. Cadiot (Reims), C. Carlier (Reims), E. Cotte (Lyon), J.-B. Delhorme (Strasbourg), L. de Mestier (Paris), M. Ducreux (Villejuif), A. Ferru (Poitiers), S Gaujoux (Paris), B. Guiu (Montpellier), O. Glehen (Lyon), D Goere (Paris), F. Huguet (Paris), V. Kepenekian (Lyon), R. Kianmanesh (Reims), B. Landi (Paris), M. Lesurtel (Lyon), C. Lombard-Bohas (Lyon), C. Louvet (Paris), A. Marchal (Reims), D. Malka (Villejuif), P Mariani (Paris), O. Mir (Villejuif), L. Moureau (Marseille), C. Neuzillet (Saint-Cloud), G. Piessen (Lille), B. Rammaert (Poitiers), J.-C. Saurin (Lyon), JF Seitz (Marseille), D. Tougeron (Poitiers), L. Villeneuve (Lyon), T. Walter (Lyon), A. Zaanan (Paris).
Comment citer ce chapitre ?
Di Fiore F, Bouché O, Lepage C, Sefriou D, Gangloff A, Schwarz L, Tuech JJ, Aparicio T, Lecomte T, Boulagnon-Rombi C, Lièvre A, Manfredi S, Phelip JM, Michel P on behalf of the Thésaurus National de Cancérologie Digestive (TNCD). COVID-19 epidemic: proposed alternatives in the management of digestive cancers : A French Intergroup clinical point of view (SNFGE, FFCD, GERCOR, UNICANCER, SFCD, SFED, SFRO, ACHBT, SFR). Dig Liver Dis. 2020;52(6):597-603.
Tougeron D, Michel P, Lièvre A, Ducreux M, Gaujoux S, Guiu B, Huguet F, Lecomte T, Lepage C, Louvet C, Maggiori L, Mariani P, Aparicio T, Bouché O; Thésaurus National de Cancérologie Digestive (TNCD). Management of digestive cancers during the COVID-19 second wave: A French intergroup point of view (SNFGE, FFCD, GERCOR, UNICANCER, SFCD, SFED, SFRO, ACHBT, SFR). Dig Liver Dis. 2020 Dec 16:S1590-8658(20)31050-1. doi: 10.1016/j.dld.2020.11.029. Epub ahead of print. PMID: 33341421.
Tougeron D, Hentzien M, Seitz-Polski B, Bani-Sadr F, Bourhis J, Ducreux M, Gaujoux S, Gorphe P, Guiu B, Hoang-Xuan K, Huguet F, Lecomte T, Lièvre A, Louvet C, Maggiori L, Mansi L, Mariani P, Michel P, Servettaz A, Thariat J, Westeel V, Aparicio T, Blay JY, Bouché O; for Thésaurus National de Cancérologie Digestive (TNCD). GCO; UNICANCER; ACHBT; ARCAGY-GINECO; FFCD; GERCOR; GORTEC-Intergroupe ORL; IFCT; IGCNO-ANOCEF; SFED; SFR; SNFCP; SNFGE. Severe acute respiratory syndrome coronavirus 2 vaccination for patients with solid cancer: Review and point of view of a French oncology intergroup (GCO, TNCD, UNICANCER). Eur J Cancer. 2021 Jun;150:232-239. doi: 10.1016/j.ejca.2021.03.030.
Sous-chapitre initié par la FFCD
Groupe de travail de ce sous-chapitre :
Olivier Bouché (Reims), coordonnateur,
Barbara Seitz-Polski (Nice), Maxime Hentzien (Reims), Amélie Servettaz (Reims), Firouzé Bani-Sadr (Reims), David Tougeron (Poitiers).
Relecteurs :
Thomas Aparicio (Paris), Michel Ducreux (Villejuif), Sébastien Gaujoux (Paris), Boris Guiu (Montpellier), Florence Huguet (Paris), Thierry Lecomte (Tours), Astrid Lièvre (Rennes), Christophe Louvet (Paris), Léon Maggiori (Paris), Pascal Mariani (Paris), Pierre Michel (Rouen).
Comment citer ce chapitre ?
Tougeron D, Hentzien M, Seitz-Polski B, Bani-Sadr F, Bourhis J, Ducreux M, Gaujoux S, Gorphe P, Guiu B, Hoang-Xuan K, Huguet F, Lecomte T, Lièvre A, Louvet C, Maggiori L, Mansi L, Mariani P, Michel P, Servettaz A, Thariat J, Westeel V, Aparicio T, Blay JY, Bouché O; for Thésaurus National de Cancérologie Digestive (TNCD); réseau de Groupes Coopérateurs en Oncologie (GCO); Fédération Nationale des Centres de Lutte Contre le Cancer (UNICANCER); Association de Chirurgie Hépato-Bilio-Pancréatique et Transplantation (ACHBT); Association de Recherche sur les Cancers Gynécologiques-Groupes d'Investigateurs Nationaux pour l'étude des Cancers Ovariens et du Sein (ARCAGY-GINECO); Fédération Francophone de Cancérologie Digestive (FFCD); Groupe Coopérateur multidisciplinaire en Oncologie (GERCOR); Groupe d'Oncologie Radiothérapie Tête et Cou-Intergroupe ORL (GORTEC-Intergroupe ORL); Intergroupe Francophone de Cancérologie Thoracique (IFCT); InterGroupe Coopérateur de Neuro-Oncologie/Association des Neuro-Oncologues d’Expression Française (IGCNO-ANOCEF); Société Française de Chirurgie Digestive (SFCD); Société Française d’Endoscopie Digestive (SFED); Société Française de Radiothérapie Oncologique (SFRO); Société Française de Radiologie (SFR); Société Nationale Française de Colo-Proctologie (SNFCP); Société Nationale Française de Gastroentérologie (SNFGE). Severe acute respiratory syndrome coronavirus 2 vaccination for patients with solid cancer: Review and point of view of a French oncology intergroup (GCO, TNCD, UNICANCER). Eur J Cancer. 2021 Apr 1;150:232-239. doi: 10.1016/j.ejca.2021.03.030. Epub ahead of print. PMID: 33934060; PMCID: PMC8015403.
Ces propositions sont basées sur l’analyse de la littérature scientifique, et de documents d’information de type « questions-réponses » du groupe Prévention-Vaccination de la Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française (SPILF 2021) et de la société européenne d’oncologie (ESMO 2020), de préconisations de l’Institut National du Cancer (INCa 2021) et sur l’avis d’experts infectiologue, interniste et immunologiste.
Les données disponibles à ce jour concernant la vaccination contre le SARS-CoV-2, chez les patients immunodéprimés étant encore très parcellaires, les recommandations émises ont toutes un niveau de preuve faible (« accords ou avis d’experts »). Ces propositions pourront être adaptées dans le temps en fonction des recommandations des sociétés savantes et de l’arrivée des nouveaux vaccins.
Il reste utile de produire des données sur les patients sous chimiothérapie vaccinés par le biais d’essais et de registres dédiés.
https://www.infectiologie.com/UserFiles/File/groupe-prevention/covid-19/vaccins-covid-19-questions-et-reponses-spilf.pdf (version du 11 janvier 2021)
https://www.esmo.org/covid-19-and-cancer/covid-19-vaccination

- 21.01.1.1. Pourquoi vacciner contre la COVID-19 les patients atteints de cancers ?
- 21.01.1.2. Réponse interféron insuffisante et formes graves de COVID-19
- 21.01.1.3. Types de vaccin contre la COVID-19
- 21.01.1.4. Efficacité vaccinale chez les patients immunodéprimés
- 21.01.1.5. Immunogénicité et innocuité des vaccins contre la COVID-19 chez les malades immunodéprimés
- 21.01.1.6. Contre-indications générales des vaccins ARNm contre la COVID-19
- 21.01.1.7. Effets indésirables des vaccins à ARNm contre la COVID-19
- 21.01.1.8. Vaccination chez les patients sous immunothérapie
- 21.01.1.9. Stratégie de vaccination contre la COVID-19 en France
- 21.01.1.10. Population cible de cancers digestifs pour la vaccination contre la COVID-19
21.01.1.1. Pourquoi vacciner contre la COVID-19 les patients atteints de cancers ?
- Tout d’abord, du fait des retards diagnostiques et thérapeutiques liés au confinement qui a perturbé le fonctionnement habituel de nos structures de soins (Brugel et al., 2020).
- Le risque de forme grave et de décès de COVID-19 est élevé chez les patients traités pour un cancer (Lièvre et al., 2020).
- Les patients ayant une infection COVID-19 peu sévère ont aussi une perturbation importante de leur programme de soins et de leur qualité de vie (report thérapeutique, accès limité aux soins de support et palliatifs…).
- Les patients immunodéprimés ont une clairance virale plus longue, compte tenu d’une immunité humorale plus tardive et moins prononcée que la population standard. Ainsi, les patients atteints de cancer pourraient rester plus longtemps contaminants et infecter d’autres patients immunodéprimés lors de venues dans les centres de soins, même s’ils ne sont plus symptomatiques. (Aguinaga et al., 2020 ; Aydillo et al., 2020).
Ces données incitent à une vaccination systématique de tous les patients atteints de cancer, afin d’éviter une infection grave à COVID-19 compte tenu du rapport bénéfice/risque potentiellement très en faveur de la vaccination. |
21.01.1.2. Réponse interféron insuffisante et formes graves de COVID-19
- Dans environ 80 % des cas symptomatiques et dépendant du terrain, les patients ont des signes de virose ne nécessitant aucune surveillance particulière,
- Dans moins de 20 % des cas ces tableaux évoluent vers une forme sévère à critique (5 %), avec un tableau de détresse respiratoire aiguë et la nécessité d’une surveillance en milieu hospitalier. On mesure alors une réponse hyper-inflammatoire à l’origine de nombreuses complications (thromboses, syndromes coronariens aigus, …).
21.01.1.3. Types de vaccin contre la COVID-19
- Les deux premiers vaccins validés par les autorités sanitaires françaises sont des vaccins à ARN messager (ARNm) (Comirnaty® de Pfizer/BioNTech et Covid-19® de Moderna) (Polack et al., 2020 ; Baden et al., 2020). Ces 2 vaccins ont démontré en phase 1/2 un pic d’interféron à J43 post-injection sans augmentation des cytokines des voies Th2 et Th17 (Anderson et al., 2020), associé à une réponse T CD4 et CD8 spécifique et l’apparition d’anticorps neutralisants dirigés contre la protéine du Spike (réponse immunitaire humorale et cellulaire). Ce pic d’interféron ne peut être que bénéfique dans le contexte du cancer mais des interrogations demeurent pour juger de l’efficacité de ces vaccins dans cette sous-population.
- Des vecteurs viraux non réplicatifs (adénovirus humains et non humains) ont été développés par l'Université d'Oxford/AstraZeneca (adénovirus non réplicatif du chimpanzé), par la Russie/Gamaleya Research Institute (Sputnik V®) et Johnson & Johnson/Janssen (adénovirus non réplicatif humain). Les vaccins AstraZeneca (Vaxzeria®) et Johnson & Johnson/Janssen sont autorisés par l’EMA (European Medicines Agency) et la France (Voysey et al., 2020). Les données initiales chez les patients de plus de 65 ans restaient limitées pour le vaccin de l'Université d'Oxford/AstraZeneca et il était donc restreint à la population de moins de 65 ans mais les études chez les patients plus âgés ont maintenant permis son utilisation après 65 ans. En revanche, l’existence de cas de formes rares de thrombose et de coagulation intravasculaire dissémininée en particulier chez les sujets jeunes ont ensuite fait réserver son utilisation pour la population de plus de 55 ans. Une demande d’autorisation européenne va être déposée pour le vaccin russe Sputnik V® qui a montré récemment une efficacité de 91,6 % dans une étude de phase 3 (Logunov et al., 2021).
- Les vaccins basés sur l’utilisation d’un virus entier et inactivé, ou d’une partie seulement du virus, le plus souvent associés à un adjuvant renforçant l’immunité, sont utilisables chez l’immunodéprimé (Sinopharm®, Chine) mais ne sont peut-être pas les plus immunogènes en ne permettant qu’une réponse immunitaire humorale.
- Le développement des vecteurs viraux réplicatifs, contre-indiqués chez les immunodéprimés, a été arrêté (Institut Pasteur et Merck).
Dans l’état actuel des connaissances, les patients atteints de cancers, doivent être vaccinés par les vaccins à ARNm ou par les vaccins adénoviraux non réplicatifs de l'Université d'Oxford/AstraZeneca ou Johnson & Johnson/Janssen s’ils ont plus de 55 ans. |
21.01.1.4. Efficacité vaccinale chez les patients immunodéprimés
La plupart des immunodépressions et des traitements immunosuppresseurs risquent d’impacter négativement l’efficacité des vaccins et la durée de la réponse vaccinale à la fois pour les réponses immunitaires humorale (anticorps) et cellulaire (lymphocytes T). Des premières données confirment une faible production d’anticorps chez les patients sévérement immunodéprimés pour les différents vaccins contre la COVID-19. |
- Le risque théorique d’une diminution d’immunogénicité par absorption accrue des liposomes (vecteurs de certains vaccins) dans les tissus tumoraux n’est pas démontré cliniquement (ESMO 2020).
- Les traitements immunosuppresseurs entraînent une diminution de l'immunogénicité (baisse du nombre et de la fonctionnalité des lymphocytes T CD4, des Ig M et Ig A), et potentiellement de l'efficacité des vaccins (Mackall et al., 2000).
- Cela a été montré pour le vaccin anti-grippal avec un taux de séroconversion inférieur après vaccination chez les patients porteurs de cancers. Une efficacité clinique constatée chez les patients porteurs de cancers vaccinés par rapport aux patients porteurs de cancers non vaccinés, permet cependant d'être très en faveur de la vaccination (Beck et al., 2013). Des données plus récentes ont confirmé le bénéfice net de la vaccination antigrippale chez les patients atteints de tumeur solide (Blanchette et al., 2019).
21.01.1.5. Immunogénicité et innocuité des vaccins contre la COVID-19 chez les malades immunodéprimés
- Ils ont fait l’objet de recherches depuis plus de 20 ans et leur sécurité a été par ailleurs montrée lors de l’utilisation à visée anti-tumorale chez des patients atteints de mélanome (Weide et al., 2008). Ils ne contiennent pas d’adjuvants.
- Dans les essais de phase 2/3 du vaccin Comirnaty® de Pfizer-BioNTech, 4 % des volontaires ayant reçu le vaccin avaient un antécédent d’infection par le VIH ou de maladie cancéreuse ou hématologique stables. Les données spécifiques à ce groupe ne sont pas encore disponibles (Polack et al., 2020).
Il n’y a pas de rationnel pour penser que l’immunodépression puisse favoriser la survenue d’effets indésirables, la problématique étant plutôt celle d’une baisse d’efficacité des vaccins à ARNm (SPILF 2021, ESMO 2020). |
- Dans l’essai de phase 3 du vaccin adénoviral vectorisé d’AstraZeneca/Université d’Oxford, l’immunodépression était un critère d’exclusion (Voysey et al., 2020).
- Elle ne l’était pas pour le vaccin adénoviral de Johnson & Johnson/Janssen.
- Ils seront contre indiqués chez les patients immunodéprimés.
Des données récentes ont montré que la réponse immunitaire après deux doses de vaccin était insuffisante chez les personnes sévèrement immunodéprimées, notamment sous chimiothérapie lymphopéniante (défaut de production d’anticorps). |
21.01.1.6. Contre-indications générales des vaccins ARNm contre la COVID-19
- Antécèdent d’allergie à un composant du vaccin (en particulier polyéthylène glycol (PEG) ou polysorbate), épisodes infectieux en cours, poussée de maladie inflammatoire ou auto-immune (avis interniste ou immunologiste référent), infection aiguë documentée par la COVID-19 datant de moins de 3 mois, vaccination antigrippale de moins 3 semaines ou autre vaccin de moins de 2 semaines avant la vaccination contre la COVID-19 (SPILF 2021).
- L’immunodépression et les maladies auto-immunes (hors poussée) ne sont pas des contre-indications (SPILF 2021).
- Les réactions allergiques qui ne relèvent pas de l’anaphylaxie (par exemple : aux animaux de compagnie, au venin, au pollen, au latex, aux autres médicaments) ne constituent pas une contre-indication à la vaccination. La Fédération Française d'Allergologie (FFAL) a publié un communiqué (5 janvier 2021) puis un résumé des recommandations concernant les antécédents allergiques et la vaccination contre la COVID-19 (12 janvier 2021) :
« A la lumière des milliers de vaccinations qui ont eu lieu en Grande Bretagne, aux Etats-Unis et au Canada, on peut désormais vacciner avec le vaccin Pfizer/BioNTech les patients qui présentent une allergie médicamenteuse ou alimentaire grave. » |
https://sfa.lesallergies.fr/communique/
https://sfa.lesallergies.fr/vaccination-contre-la-covid-19-et-antecedents-allergiques/
21.01.1.7. Effets indésirables des vaccins à ARNm contre la COVID-19
- Les réactions anaphylactiques sont exceptionnelles avec aux Etats-Unis une fréquence de survenue de 11 par million de vaccinés dans un temps médian de 13 minutes après la vaccination avec le vaccin de Pfizer-BioNTech et de 2,5 cas par million de personnes vaccinées avec le vaccin de Moderna (Shimabukuro et al., 2021). En conséquence, les sujets vaccinés doivent être surveillés au moins 15 minutes (30 minutes si antécédents d’anaphylaxie).
- Les autres effets indésirables connus sont : douleur au site d’injection, asthénie, céphalées, douleurs musculaires ou articulaires, adénopathies, tachycardie, frissons et fièvre. De rares cas de paralysie faciale et de myocardite ont été rapportés sans que le lien puisse être fait avec la vaccination. Il est à noter qu’aucune poussée de maladie dysimmunitaire n’a été observée et seulement un cas de polyarthrite rhumatoïde a été rapporté dans l’essai Moderna (imputabilité ?).
Il n’y avait pas de différence en termes d’effets indésirables graves avec le groupe placebo et la très grande majorité de ces effets indésirables graves n’était pas attribuée au vaccin (SPILF 2021). |
21.01.1.8. Vaccination chez les patients sous immunothérapie
- Une augmentation des concentrations d’interféron mesurée 2 semaines après l’injection, et se maintenant après 6 semaines est associée à la réponse tumorale.
- Une augmentation des cytokines des voies Th2 et Th17 est associée à la survenue d’effets indésirables auto-immuns.
La vaccination ne devrait pas avoir d’impact sur ce type de réponse, mais cette affirmation est hypothétique et actuellement non démontrée in vivo. |
Il paraît raisonnable de décaler les vaccinations chez les malades sous immunothérapie avec effet indésirable auto-immun sévère en cours (avis d’experts). |
21.01.1.9. Stratégie de vaccination contre la COVID-19 en France
Les 3 premières phases visent à permettre la vaccination de l’ensemble des personnes à risque de forme grave ainsi que les personnes fortement exposées au virus et les phases 4 et 5, au reste de la population de plus de 18 ans dans comorbidités (HAS 2020). |
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La mobilisation du réseau des Groupes Coopérateurs en Oncologie (GCO), d'UNICANCER et des associations de patients, a aidé à l'accélération du calendrier de vaccination pour les malades à risque notamment ceux traités pour un cancer sans critère d’âge.
La campagne de vaccination contre la COVID-19 a été comme prévue étendue dès lundi 18 janvier aux personnes âgées de plus de 75 ans, mais aussi aux 800 000 personnes « atteintes de maladies particulièrement graves », notamment « les personnes souffrant d'insuffisance rénale sévère, de poly-pathologies chroniques, de certaines maladies rares ou celles ayant été transplantées d'un organe, les personnes sous traitement par chimiothérapie pour un cancer ou encore celles atteintes de trisomie 21 ». Ces personnes doivent pouvoir être vaccinés dans les lieux les mieux adaptés à leur situation : au sein des services où elles sont suivies, si cela est possible, ou dans les centres de vaccination ouverts partout en France. |
Le 25 janvier 2021, après saisie du conseil d’orientation de la stratégie vaccinale, l’INCa a défini les patients atteints de cancer « ultra-prioritaires » pour la vaccination contre la COVID-19 (INCa 2021). Pour les cancers solides, les patients « ultra-prioritaires » sont :
Cela représente environ 150.000 patients atteints de tumeurs solides. |
- Type de vaccin : les premières vaccinations sont effectuées avec les 2 vaccins à ARNm ou chez les malades de plus de 55 ans non immunodéprimés par les vaccins vectorisés adénoviraux.
- Lieu des vaccinations : les personnes doivent pouvoir être vaccinées dans les lieux les mieux adaptés à leur situation : soit au sein des services où elles sont suivies, si cela est possible, soit dans les centres de vaccination ouverts partout en France. Cette dernière option peut être difficile à mettre en œuvre chez des patients asthéniques et peu mobilisables ; en conséquence la demande de vaccination sur le site de traitement est souvent sollicitée. L'accès à la vaccination par vaccin adénoviral sera beaucoup plus simple, compte tenu de son mode de conservation au réfrigérateur entre 2 et 8 °C, comme les vaccins d'utilisation courante.
- Les rendez-vous sont à prendre par téléphone ou en ligne sur le site santé.fr (https://www.sante.fr/cf/centres-vaccination-covid.html).
- Pour les patients ultra-prioritaires, déjà engagés dans un parcours de soins complexe, il semble important de pouvoir les vacciner dans les services où ils sont suivis. Cela est particulièrement important pour 1/ la prise de décision et l’information du patient par l’équipe médicale en charge des traitements de sa néoplasie, 2/ le contingentement des doses de vaccins et 3/ l’absence de déplacement des patients ultra-prioritaires vers les centres de vaccination, facilitant ainsi leur adhésion à la vaccination et simplifiant le travail des collègues engagés dans les centres de vaccination.
- Date de la vaccination par rapport à une chimiothérapie : La vaccination doit se faire dans l’idéal avant le début des traitements oncologiques. Pour les patients déjà sous chimiothérapie, elle peut s’effectuer sous chimiothérapie en évitant les périodes d’aplasie avec aussi la possibilité de vacciner au J1 dans les établissements de soins. En effet, les données récentes sont rassurantes quant à l’efficacité de différents vaccins selon le moment du cycle de chimiothérapie. La période optimale avec des cycles de 14 jours serait 2 à 5 jours avant la prochaine séance de chimiothérapie mais l’avis des experts et sociétés savantes divergent sur la pertinence de cette période, le plus important étant finalement de vacciner le plus de patients possibles et le plus vite possible. Il n’y a pas lieu de décaler les séances de chimiothérapie ou de l’arrêter dans le simple but de faire une vaccination contre la COVID-19. En revanche, si une pause thérapeutique est bientôt prévue, la vaccination contre la COVID-19 peut être décalée de quelques jours et effectuée pendant celle-ci.
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Deuxième dose vaccinale : elle est recommandée à 6 semaines (à 4 semaines si immunodéprimés ou plus de 70 ans) pour les vaccins Comirnaty® Pfizer-BioNTech et Covid-19® Moderna. Concernant, le vaccin COVID-19 Vaccine AstraZeneca®, un intervalle de 12 semaines entre les deux doses est privilégié.
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Troisième dose vaccinale : nécessaire à 4 semaines de la 2ème dose pour les personnes sévèrement immunodéprimées notamment, pour l’oncologie, sous chimiothérapie lymphopéniante (avis du Conseil d’orientation de la Statégie vaccinale du 6 avril 2021). Le type de vaccin à utiliser dépend de l’âge et du vaccin utilisé lors de la 2ème dose (cf Tableaux du chapitre 21.01.2)
- Recueil du consentement : Il s’effectue dans le cadre du droit et des règles habituelles, connues et pratiquées en vertu du code de la santé publique et du code de déontologie avec délivrance d’une information loyale, claire et appropriée ; respect du consentement libre et éclairé de la personne.
- Antécédents de COVID-19 :
- La vaccination peut être réalisée sans tenir compte des antécédents d'infection asymptomatique par le SARS-CoV-2, et il n'est pas recommandé d’effectuer un test viral ou une sérologie à la recherche d’une infection en cours ou antérieure par le SARS-CoV-2.
- Pour les malades immunodéprimés, la HAS recommande la vaccination systématique des personnes ayant un antécédent de COVID-19 symptomatique, en respectant un délai de 3 mois entre une infection aiguë documentée et la vaccination (avec 2 doses).
- Un intervalle minimal d’au moins 14 jours est recommandé entre un vaccin contre le SARS-CoV-2 et un autre vaccin (3 semaines pour la grippe) (SPILF 2021).
21.01.1.10. Population cible de cancers digestifs pour la vaccination contre la COVID-19
- L'HAS considère les patients porteurs de cancers actifs, traités et/ou de moins de 3 ans comme à risque de développer des formes graves et sont donc, à ce titre, concernés par la 2ème phase (plus de 65 ans) et 3ème phase (moins de 65 ans) de la stratégie vaccinale anti-SARS-CoV-2. Le but de cette vaccination est d'éviter les formes graves de la maladie.
Le calendrier de vaccination a finalement été accéléré, avec accès à la vaccination possible pour les patients sous traitement par chimiothérapie pour un cancer et disposant d’une ordonnance rédigée par leur médecin traitant dès la 2ème phase, le 18 janvier (sans critère d'âge) au sein des services où elles sont suivies, si cela est possible, ou dans les centres de vaccination ouverts partout en France. |
- L’entourage des personnes immunodéprimées est une source potentielle de transmission d’agents infectieux. En raison de la moindre immunogénicité des personnes sous chimiothérapies, il semble donc raisonnable de proposer en plus de la vaccination du sujet à risque une vaccination large de l’entourage (à partir de l’âge de 16 ans) pour limiter son exposition au virus (même si la prévention de la transmission virale par la vaccination n’est pas encore démontrée) (accord d’experts HAS du 29 avril 2021). Les personnes concernées sont les personnes résidant sous le même toit qu’une personne immunodéprimée et âgées de plus de 16 ans et les personnes à son contact, de manière régulière et fréquente, à titre professionnel ou non, pour accomplir à son domicile des activités de la vie quotidienne.
- La place d’un contrôle sérologique après vaccination reste controversée. Le Conseil d’Orientation de la Stratégie Vaccinale (COSV) a recommandé pour toutes les personnes sévèrement immunodéprimées la prescription d’une sérologie quantitative de type anti-S 30 jours après administration de la deuxième dose et de la troisième dose (avis d’experts). Les résultats de ces sérologies seront indicatifs sur la réponse post-vaccination mais ne doivent pas à ce stade déterminer l’injection ou non d’une troisième dose, qui doit être systématique pour les personnes sévèrement immunodéprimées.
- Les patients atteints de cancers et vaccinés doivent aussi continuer à respecter les gestes barrières, décrites dans les précédentes versions du Thésaurus National de Cancérologie Digestive (TNCD) sur la prise en charge des cancers digestifs pendant la pandémie COVID-19 (Di Fiore et al., 2020 ; Tougeron D et al., 2020).
REFERENCES
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REFERENCES
OPTION
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REFERENCES (accord d’experts)
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Schéma vaccinaux selon l’âge chez les personnes immunodéprimés d’après l’avis du COSV du 6 avril 2021 mis à jour le 22 avril 2021

REFERENCES
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Pour les patients inclus dans les essais à promotion industrielle des recommandations ont déjà été émises par de nombreux promoteurs et sont toutes en faveur de la vaccination contre le SARS-CoV-2.
De même pour les essais académiques les recommandations du promoteur doivent être respectées.
- Aguinaga L, Ursu R, Legoff J, Delauguertre C, Nguyen O, Harel H et al. Prolonged positive SARS-CoV-2 RT-PCR in cancer outpatients requires specific reorganization of cancer centres. e-ESMO 2020-1721P https://doi.org/10.1016/j.annonc.2020.08.1785
- Anderson EJ, Rouphael NG, Widge AT, Jackson LA, Roberts PC, Makhene M, et al. Safety and Immunogenicity of SARS-CoV-2 mRNA-1273 Vaccine in Older Adults. N Engl J Med. 2020;383(25):2427-38.
-
Aydillo T, Gonzalez-Reiche AS, Aslam S, van de Guchte A, Khan Z, Obla A, et al. Shedding of Viable SARS-CoV-2 after Immunosuppressive Therapy for Cancer. N Engl J Med 2020;383:2586-2588.
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Sous-chapitre initié par la FFCD et le CHU de Poitiers
Groupe de travail de ce sous-chapitre :
O Bouché (Reims), coordonnateur,
D Tougeron (Poitiers), P. Michel (Rouen), A. Lièvre (Rennes), M. Ducreux (Villejuif), S Gaujoux (Paris), B. Guiu (Montpellier), F Huguet (Paris), T. Lecomte (Tours), C. Lepage (Dijon), C. Louvet (Paris), L Maggiori (Paris), P Mariani (Paris), T. Aparicio (Paris).
Comment citer ce chapitre ?
Tougeron D, Michel P, Lièvre A, Ducreux M, Gaujoux S, Guiu B, Huguet F, Lecomte T, Lepage C, Louvet C, Maggiori L, Mariani P, Aparicio T, Bouché O; Thésaurus National de Cancérologie Digestive (TNCD). Management of digestive cancers during the COVID-19 second wave: A French intergroup point of view (SNFGE, FFCD, GERCOR, UNICANCER, SFCD, SFED, SFRO, ACHBT, SFR). Dig Liver Dis. 2020 Dec 16:S1590-8658(20)31050-1. doi: 10.1016/j.dld.2020.11.029. Epub ahead of print. PMID: 33341421.
Le risque de décès de COVID-19 chez les patients traités pour un cancer a été sur-évalué dans les premières études chinoises. Dans plusieurs larges cohortes européennes et américaines et une méta-analyse récente, le décès et la sévérité de la COVID-19 étaient essentiellement liés aux caractéristiques générales des patients avec un faible impact de la chimiothérapie (2-6). Dans la cohorte française GCO-002 CACOVID-19 (n=1289), les facteurs cliniques indépendants associés au décès étaient en analyse multivarié, le sexe masculin (OR=1,73, IC95 %: 1,18-2,52), l’état général ECOG ≥ 2 (OR=3,23, IC 95 %: 2,27-4,61), et l’indice de comorbidité Charlson actualisé (ICCa) (OR=1,08, IC 95 %: 1,01-1,16) (2).
L’impact de la réorganisation du système de soins en période de confinement pendant la première vague pandémique COVID-19 a été majeur sur le parcours de soins en cancérologie (7-13). L’étude française ONCOCARE-COV a confirmé une réduction d’activité en termes de dépistage (-86%), prélèvements histopathologiques (-48%), analyses biomoléculaires (-69 %), consultations d’annonce (-54 %), évaluations onco-gériatriques (-86 %) et nouveaux patients discutés en RCP (-39 %) (7). La baisse d’activité thérapeutique était également importante sur le plan chirurgical (-30 %) et à un niveau moindre pour la radiothérapie (-16 %) et la chimiothérapie (-9%) (7). Les conséquences pronostiques de ces retards diagnostiques et thérapeutiques ne sont pas encore connues mais des analyses de modélisations sont inquiétantes (14-16).
Ainsi, en situation de reprise épidémique COVID-19 il semble indispensable de maintenir si possible les traitements du cancer en préservant une offre de recours en cancérologie (y compris par sanctuarisation de la chirurgie oncologique) et d’une filière d’accès aux soins de réanimation « hors COVID » permettant la continuité des soins et la gestion d’éventuelles complications des traitements oncologiques.
En collaboration avec les réseaux régionaux de cancérologie et les ARS, nous proposons de créer des Comités Régionaux COVID et Cancer dont le rôle sera de partager l'information entre les différentes structures de prise en charge et de faciliter
la mise en œuvre de solutions pour éviter ou limiter les conséquences de la crise COVID-19 sur les délais de diagnostic et de traitement du cancer.
Références
- Pas de référence
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2/ Adaptation des traitements médicaux (accord d'experts)
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3/ Adaptation des traitements chirurgicaux (accord d'experts)
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4/ Adaptation de la radiologie interventionnelle (accord d'experts)
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5/ Adaptation de la radiothérapie (accord d'experts)
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6/ Adaptation du suivi des patients en cours de traitement ou de surveillance (accord d'experts)
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7/ Adaptation de l’activité de recherche clinique (accord d'experts)
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Bibliographie de ce sous-chapitre 21.00.
- Di Fiore F, Bouché O, Lepage C, et al. ; Thésaurus National de Cancérologie Digestive (TNCD) ; Société Nationale Française de Gastroentérologie (SNFGE) ; Fédération Francophone de Cancérologie Digestive (FFCD) ; Groupe Coopérateur multidisciplinaire en Oncologie (GERCOR) ; Fédération Nationale des Centres de Lutte Contre le Cancer (UNICANCER) ; Société Française de Chirurgie Digestive (SFCD) ; Société Française d'Endoscopie Digestive (SFED) ; Société Française de Radiothérapie Oncologique (SFRO) and Société Française de Radiologie (SFR) ; Association Chirurgie Hepato-Biliaire et Transplantation (ACHBT). COVID-19 epidemic: Proposed alternatives in the management of digestive cancers: A French intergroup clinical point of view (SNFGE, FFCD, GERCOR, UNICANCER, SFCD, SFED, SFRO, SFR). Dig Liver Dis 2020 Jun;52(6):597-603.
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- 21.1.1. L’infection COVID-19 est-elle différente des autres infections virales à tropisme pulmonaire ?
- 21.1.2. Quels sont les risques d’une infection à COVID-19 chez les patients atteints de cancer et selon les différents traitements oncologiques ?
- 21.1.3. Les 6 phases de l’épidémie COVID-19 et leurs conséquences
- 21.1.4. Quels sont les niveaux et la durée de l’immunodépression induite par les traitements oncologiques ?
- 21.1.5. Comment limiter le risque d’infection pour les patients avec un cancer sous traitements oncologiques sans prendre de risque majeur dans le contrôle de la maladie cancéreuse pour un délai possiblement de 2 à 3 mois ?
- 21.1.6. Faut-il modifier les habitudes des patients et des soignants ?
- 21.1.7. Faut-il réorganiser les hôpitaux de jours (HDJ) ?
- 21.1.8. Faut-il réorganiser les services de radiothérapie ?
La réponse scientifique à ces questions ne sont pas encore parfaitement connues. Cependant, une étude publiée en 2019, avant l’apparition du COVID-19, a évalué rétrospectivement 1503 cas de pneumopathie virale admis au département de médecine d’urgence d’un hôpital coréen entre 2010 et 2015 (Kim 2019). Parmi les agents viraux, dans 9,4% des cas il s’agissait de Coronavirus. Les patients avec une pathologie cancéreuse n’avaient pas plus souvent d’infection à Coronavirus que les autres patients. La répartition des différents types de virus n’était pas influencée par la présence ou non d’un cancer.
En revanche, chez les patients infectés par un Coronavirus, le taux de mortalité à 30 jours était significativement supérieure en cas de cancer (24,4% versus 3,0%, p<0,001) (Kim 2019). Dans cette étude les facteurs de risque de mortalité à 30 jours en analyse multiparamétriques étaient, l’âge supérieur à 65 ans (OR 1,661 IC 95% 1,062-2,598, p=0,026), la co-infection virale et bactérienne (OR 1,609 IC05% 1,045-2,478, p=0,031), la présence d’un cancer (OR 2,257 IC95% 1,499-3,400, p=0,001) et un état de choc initial (OR 2,121 IC95% 1,028-4,373, p=0,042).
L’infection pulmonaire à Coronavirus était un évènement grave chez les patients atteints de cancer avec en cas de forme sévère un risque de décès à 30 jours de 25%.
Dans deux grandes séries publiées de 99 et 201 cas de pneumopathies avec preuve biologique d’infection COVID-19, il n’y avait que 2 patients atteints de cancer (Chen N 2020, Wu 2020).
Dans la base prospective chinoise de 2007 patients atteints d’infection prouvée COVID-19, provenant de 31 provinces, 417 ont été exclus en raison de données cliniques insuffisantes concernant les antécédents médicaux (Liang 2020). Parmi les 1590 cas analysables, 1 % soit 18 patients avaient un antécédent personnel de cancer. Ce chiffre était supérieur au nombre attendu dans la population chinoise (0,29%) suggérant que l’infection est plus fréquente chez les sujets avec une histoire personnelle de cancer. Les patients avec antécédent de cancer avaient une forme grave plus fréquemment que les patients sans cancer (7/18 soit 39% versus 124/1572 soit 8%, p=0,0003). Les patients avec une chirurgie ou une chimiothérapie dans le mois précédent l’infection avaient une forme grave dans 3 cas sur 4 (75%), représentant un risque relatif en analyse multiparamétrique de 5,34 (IC95% 1,80-16,18, p=0,0026) (Liang 2020). Les auteurs de cette publication concluaient par 3 mesures à proposer aux patients suivis pour cancer : 1/ considérer le report d'une chimiothérapie adjuvante ou d'une chirurgie dans le cas d'un cancer localisé et stable, 2/ renforcer les mesures de protection de ces patients et 3/ surveiller très étroitement et traiter de façon plus intensive ces patients lorsqu'ils ont une infection COVID-19.
Cependant, l'augmentation du risque d'infection à SARS-CoV-2 et de forme grave de COVID-19 chez les patients atteints de cancer suggérée par cette première étude reste à démontrer compte tenu de ses limites, d'ores et déjà soulignées par d'autres auteurs (Wang H 2020, Xia 2020). En effet, l'effectif était faible et la population de patients atteints de cancer très hétérogène, avec notamment 12 patients sur 16 en surveillance et à distance du traitement initial de leur cancer (donc sans immunodépression), dont la moitié avait un antécédent de cancer datant de plus de 4 ans, 5 patients avaient un cancer pulmonaire, 4 étaient fumeurs et 4 avaient d’autres comorbidités (Wang 2020, Xia 2020). Par conséquent il est très difficile de conclure que les formes sévères rapportées soient directement liées au cancer et à la chimiothérapie.
Néanmoins, une deuxième étude chinoise a tout récemment été publiée, rapportant les données de COVID-19 chez les 1524 patients atteints de cancer et admis entre le 30 décembre 2019 et le 17 février 2020 dans le département de radiothérapie et d’oncologie médicale de l'hôpital universitaire de Wuhan, ville source de l'épidémie COVID-19 (Yu 2020). Le taux d'infection à SARS-CoV-2, bien qu'inférieur à celui rapporté dans la première étude, était tout de même de 0,79% (n=12), c'est-à-dire bien supérieur au taux d'infection COVID-19 diagnostiquée au sein de la ville de Wuhan durant cette même période (0,37%, 41 152/11 081 000). Les cancers du poumon étaient également la localisation tumorale principale observée chez 7 patients (58%), parmi lesquels 5 (42%) étaient en cours de traitement par chimiothérapie + immunothérapie. Trois décès (25%) ont été rapportés. Les patients âgés de plus de 60 ans et atteints de cancer du poumon avaient une incidence plus élevée de COVID-19 (4,3% versus 1,8%). Il semble donc que le risque COVID-19 soit réellement augmenté chez les patients atteints de cancer, même si, là encore, moins de la moitié des patients infectés avaient un traitement anti-cancéreux en cours.
Une dernière étude chinoise apporte des données un peu plus précises sur 28 cas (2,2%) de cancers identifiés parmi 1276 patients admis pour prise en charge d'un COVID-19 dans 3 hôpitaux de Wuhan entre le 13 janvier et le 26 février 2020 (Zhang L 2020). Un tiers des cancers était digestif (4 cancers œsophagiens, 2 CHC, 1 cancer gastrique et 2 cancers colorectaux), et 25% bronchiques. Dix patients (36%) avaient une maladie métastatique et 40% avaient une comorbidité (HTA, maladie cardio- ou cérébro-vasculaire, diabète, BPCO, cirrhose ou hépatite B chronique). Tous avaient reçu un traitement anti-tumoral, dont 75% une chirurgie et 89% une chimiothérapie, thérapie ciblée, immunothérapie et/ou radiothérapie. Un seul de ces traitements médicaux avait été réalisé dans les 14 jours précédant le diagnostic de COVID-19 chez 6 patients (21%), dont 5 formes sévères de COVID-19 nécessitant une admission en réanimation et/ou une ventilation. Au total, plus de la moitié des patients a présenté une forme sévère ayant conduit au décès chez 29% d'entre eux. L'administration d'un traitement anti-tumoral dans les 14 derniers jours était un facteur de risque indépendant de forme grave de COVID-19 (HR = 4,08 ; p=0,010).
Les premières publications issues de centres nord-américains semblent confirmer les publications chinoises (Mehta V 2020, Miyashita 2020).
Dans un centre New Yorkais le taux de mortalité des patients atteints de cancer et hospitalisés pour COVID-19 était de 25% (41/164) (55 % pour les cancers bronchiques (6/11)). Ce taux de mortalité était plus élevé que celui d’un groupe apparié de patients sans cancer (Mehta V 2020).
Sur une cohorte de 5 688 patients infectés COVID-19 traités au Mont Sinaï de New York, 334 patients (6 %) étaient atteints d’un cancer (57 mammaires, 56 prostatiques, 23 bronchiques, 18 urothéliaux, and 16 coliques). En ajustant sur l’âge, le risque d’intubation était augmenté pour les patients avec cancer âgés de 66 à 80 ans. (RR [95 % CI]; 1,76 [1,15 – 2,70]). Paradoxalement, les patients avec cancer de moins de 50 ans avaient une mortalité plus élevée (RR [95 % CI]; 5,01 [1,55 – 16,2]) mais sans analyse multivariée sur le type de cancer (Miyashita 2020).
Ces données de la littérature suggèrent que l’infection à Coronavirus est grave chez les sujets atteints de cancer avec un risque de forme grave et de décès plus élevé que celui de la population sans cancer. De plus, le risque d’infection serait 2 à 3 fois plus important en cas de cancer. Ces chiffres estimés représentent probablement la borne haute des estimations.
Beaucoup d'interrogations demeurent donc à ce jour sur le niveau de risque et la gravité de COVID-19 chez les patients ayant un cancer évolutif, notamment ceux en cours de traitement de leur maladie tumorale et chez les patients récemment opérés d'un cancer localisé plus ou moins sous traitement adjuvant.
L'objectif de la cohorte ambispective (rétro- et pro-spective) française GCO-02 CACOVID-19 est de recueillir des données à propos des patients atteints de cancer et COVID-19 afin d'améliorer les connaissances sur les caractéristiques et la gravité de l'infection chez les patients atteints de cancer et ses facteurs de risque, mais également sur l'impact de l’infection par le SARS-COV-2 sur la prise en charge du cancer.
Cette cohorte GCO-02 CACOVID-19 est le fruit d’une première coopération nationale Cancers-COVID-19 initiée par la FFCD avec 5 Groupes Coopérateurs en Oncologie (GCO) : ARCAGY-GINECO (tumeurs gynécologiques), GERCOR (tumeurs digestives et ORL), GORTEC (tumeurs tête et cou), IFCT (tumeurs thoraciques) et IGCNO-ANOCEF (tumeurs cérébrales). Elle est promue par la FFCD, coordonnée par le Pr Astrid Lièvre et ouverte aux inclusions depuis le 3 avril 2020 sur http://echo.ffcd.fr/CACOVID-19/ (cf. chapitre 21.4.1. ESSAIS CLINIQUES) et ci-dessous le lien vers le communiqué de presse) :
Cohorte GCO-002 CACOVID-19_Communiqué du 3 avril 2020
Dans le contexte exceptionnel actuel, les propositions présentées peuvent modifier plus ou moins profondément nos habitudes en fonction de l’impact de l’épidémie du COVID-19 sur le système de soin.
- La phase 1 est celle du « calme avant la tempête » où les soins non urgents sont déprogrammés (« plan blanc maximal » le 13 mars 2020), les patients moins nombreux aux services d’urgence, et où les secteurs spécifiques sont équipés, et les équipes formées (début du confinement le 17 mars 2020).
- Les phases 2 et 3 sont celles de la « tempête » et du pic, variable dans son intensité au sein d’un même pays comme cela a été le cas en Chine et en Italie. Le pic peut être contrôlé dans les pays expérimentés à ce type de problème comme la Corée du Sud ou le Japon qui anticipent ces évènements avec des mesures préventives comme notamment le port du masque généralisé et la désinfection régulière des lieux fréquentés. Cependant, le pic peut déborder les systèmes de soins occidentaux les plus performants dans le domaine de la qualité technique, mais mal préparés aux évènements épidémiques massifs. Lorsque la capacité de prise en charge des malades est dépassée, le retentissement sur les soins des autres pathologies dont les cancers est majeur.
- Vient ensuite la phase 4, dite de « plateau », caractérisée par la gestion du flux continu des patients infectés neutralisant la capacité d’organiser les soins selon les standards de qualité défini dans les recommandations. Sa durée est logiquement liée à l’intensité du pic ainsi que des ressources disponibles (Spinelli 2020).
- La phase 5 est celle de « la décrue » dont la durée dépend des étapes précédentes et de leurs conséquences sur les équipes soignantes.
- La phase 6 est « le retour à la normale » des flux avec à la fois la nécessité de traiter les patients dont les actes ont été reportés pendant les phases précédentes en particulier pour les pathologies cancéreuses mais également le retour à la normale de l’activité des services d’urgence et de l’exigence des patients et des familles. C’est en France, depuis le 11 mai 2020, la phase du déconfinement progressif avec le risque potentiel de « deuxième vague » virale et de retour en phases 2 et 3.
- Disparition du virus (exemple du Sars-Cov1 responsable du SRAS en 2002) ?
- Epidémie saisonnière ?
- Persistance du virus jusqu’à une immunité de groupe ou la disponibilité d’un vaccin ?
21.1.3.4. Reprise d’activité en phase 6 (déconfinement)
L’INCa conduit des travaux, en partenariat avec le ministère, de préfiguration du cadre national d’accompagnement au pilotage de la reprise d’activité au sein des établissements de santé autorisés au traitement du cancer.
Des recommandations ont été émises par les différentes composantes du Conseil National Professionnel d’Hépato-Gastroentérologie (CNP-HGE) sur la reprise de l’activité qui doit s’effectuer de manière progressive en intégrant le risque COVID-19.
Les conditions matérielles et organisationnelles doivent être immédiatement réalisées pour une reprise de l’activité s’approchant de la normale, compatible avec les mesures sanitaires (déconfinement du 11 mai 2020). |
- L’activité doit se faire suivant un schéma local plutôt qu’un schéma national du fait d’un impact variable du COVID-19, selon les régions et les établissements (zone rouge et verte).
- La téléconsultation ou les contacts téléphoniques peuvent être effectués pour le suivi des patients si un examen physique n’est pas nécessaire. L’organisation des consultations présentielles doit être conforme aux règles d’hygiène avec lavage des mains, port d’un masque par le patient et le professionnel, consultations programmées étalées pour éviter l’attente, bio-désinfection des locaux…
21.1.4.1. Niveau d’immunodépression (avis d’experts)
- La radiothérapie induit peu d’immunodépression avec un faible risque d’infection virale grave.
- La mono-chimiothérapie et les chirurgies carcinologiques induisent une immunodépression modérée.
- Les polychimiothérapies peuvent conduire à des infections virales graves notamment en cas de lymphopénie. Ainsi une lymphopénie < 600/mm² est un facteur de risque surtout si elle est prolongée et une corticothérapie au long cours associée.
- Certaines TKI dont l’imatinib sont considérées comme à risque de réactivation virale et sont peut-être à risque d’infection grave COVID-19 en cas de lymphopénie.
- Les immunothérapies (anti-PD1 et anti-PDL1 utilisés seuls) ne sont pas immunosuppressives (cf. chapitre 21.1.5.3).
- Les corticoïdes à faible dose et pendant une courte durée, notamment en prophylaxie d’allergie ou à visée antiémétique post-chimiothérapie ne constituent pas un risque d’infection virale grave (sauf contexte infectieux en cours).
- Une immunodépression post-chimiothérapie ou post-corticoïde au long cours persiste pendant environ 3 mois. (accord d’experts)
- L’arrêt ou l’allégement de traitement pour limiter les infections graves n’ont que peu d’intérêt. (avis d’experts)
- Limiter les situations à risque très élevé : chirurgie majeure et poly-chimiothérapie cytotoxique.
- Limiter les contacts et en particulier avec les lieux de soins.

- Limiter les risques de contamination en réduisant les contacts et favorisant les soins ambulatoires et la télémédecine ;
- Maintenir de façon régulière les RCP ;
- Organiser la continuité des soins médicaux et chirurgicaux indispensables en favorisant les coopérations interterritoriales entre les établissements de santé autorisés ;
- Anticiper la reprogrammation et la reprise complète et progressive des activités médicales et chirurgicales ;
- Veiller à délivrer une information complète et adaptée à tous les patients ;
- Tenez-vous informés des évolutions des préconisations, et retrouvez des outils et des informations sur le site de l’INCa (en particulier les recommandations émises par les sociétés savantes) et poser des questions sur la boîte COVID19@institutcancer.fr.



-
Il n’est pas recommandé d’arrêter toute activité de chirurgie oncologique mais de l’adapter au contexte de pandémie.
-
Le sur-risque de morbi-mortalité post-opératoire induit par la pandémie doit être mis en balance avec la potentielle perte de chance d’un retard de prise en charge chirurgicale.
-
Le fonctionnement des blocs opératoires est actuellement modifié notamment pour répondre aux besoins en personnels, en lits et en matériel dans d’autres unités, pour la prise en charge des patients avec infection COVID-19 grave.
- La chirurgie oncologique nécessite parfois le passage en réanimation et l’implication d’anesthésistes réanimateurs très sollicités pour la prise en charge des COVID-19 graves.
- Inversement la durée des phases 5 et 6 et la date de fin de l’épidémie ne sont pas connues et une fois celle-ci atteinte le personnel médical et paramédical sera amoindri (personnels infectés et/ou épuisés) avec pour conséquence des délais de « reprogrammation » pouvant être longs.
21.1.5.4. Faut-il modifier les immunothérapies ?
Des recommandations concernant le traitement par immunothérapie de patients atteints de cancer dans le contexte d’épidémie COVID-19 ont été émises par la Société Françaised’Immunothérapie du Cancers (FITC) et le groupe d’Immuno-Oncologie d’UNICANCER (GIO). (accord d’experts)
https://www.fitcancer.fr/wp-content/uploads/2020/03/20200325_Recommandations-coronavirus.pdf
- Les traitements par anticorps anti-checkpoint immunitaire sont des produits immuno-stimulants et non pas immunosuppressifs.
- Les anti-PD(L)1 ne sont, à ce jour, pas associés à un sur-risque d’infection virale, et s’avèrent être bien tolérés chez les patients atteints d’hépatites B/C chroniques ou d’infection par le VIH.
- Le fait de sortir de confinement à domicile pour venir à l’hôpital constitue un risque d’exposition au SARS-CoV-2. Le fait de rester hospitalisé également. Le nombre de cas atteints de SARS-CoV-2 au sein de l’hôpital/service du patient est également un paramètre à prendre en considération.
- Peu de données sont disponibles pour les traitements anti-CTLA4 mais les données actuelles suggèrent qu’ils sont proches des anti-PD(L)1 sur leur principe d’action et leur tolérance.
- Les patients asymptomatiques doivent pouvoir continuer leur traitement d’immunothérapie conformément au protocole thérapeutique ou aux conditions prévues par l’AMM.
- Au cas par cas, le rapport bénéfice/risque devra être évalué entre le patient et son médecin afin de discuter du maintien du traitement, d’un report ou un espacement des injections d’immunothérapies.
- Un arrêt des traitements peut être considéré chez les patients en réponse complète ou partielle après un an de traitement par anticorps anti-checkpoint.
- En dehors des essais cliniques, dans le cadre des prescriptions en monothérapie de routine (AMM/ATU), une augmentation des posologies associées à un allongement des intervalles d’injection pourra être proposé aux patients en maladie stable ou à moins d’un an de traitement par anticorps anti-checkpoint afin de limiter leurs déplacements et séjours hospitaliers.
- Anti-PD-1 : 4mg/kg toutes les 4 à 6 semaines
- Anti-PD-L1 : 20mg/kg toutes les 4 à 6 semaines
- Les combinaisons anti-PD-1+anti-CTLA4 ne devront pas être modifiées dans leur posologie pour les 4 cycles d’induction. En revanche la prescription de cette combinaison devra être discutée en fonction des facteurs de risque et des comorbidités du patient.
Les mesures barrières « standards » sont très importantes et à mettre en place à domicile et en hospitalisation.
Si ces mesures sont respectées le risque de contamination est très faible.

- Un confinement « renforcé » est à proposer pour les patients atteints de cancer sous chimiothérapie à risque d’infection grave : zéro contact, port du masque chirurgical systématique à chaque sortie indispensable, courses faites par d’autres (famille ou amis) et déposées à la porte sans contact…
- La prescription de masques chirurgicaux est maintenant possible pour les patients « immunodéprimés » (10 masques par semaine).
- Concernant les soignants le port du masque chirurgical doit être systématique en plus des mesures barrières.
« Une sanctuarisation » et réorganisation des unités de cancérologie sont recommandées pour assurer une continuité d’activité dans les différents territoires. Des auteurs chinois ont rapporté l’efficacité de différentes mesures pour prévenir COVID-19 chez les patients et les soignants dans un service de cancérologie (Wang Z 2020, Mei 2020).
- Réorganiser le circuit des patients pour éviter des files d’attente, en respectant les mesures de protection complémentaires adaptées lors de la prise en charge de cas suspects ou confirmés.
- Contact par téléphone la veille avec questionnaire de dépistage de symptômes de COVID-19 pour éviter la venue d’un patient suspect d’infection en HDJ.
- Vérification de l’absence de fièvre à l’entrée des établissements de soins.
- Un réaménagement des locaux avec si possible des chambres seules au moins pour les patients les plus fragiles (par exemple libérées dans des services « mitoyens »).
- Une vigilance renforcée dans les salles d’attente et les salles communes notamment pour les repas des patients.
- Un bionettoyage soigneux (bureau d’accueil et surfaces inertes, tableaux d’affichage, poignées de porte, téléphones, claviers et souris d’ordinateurs…).
- L’annulation, le report ou la modification de traitement (IV pour des traitements oraux) pour permettre un afflux moindre de patients et de bien respecter ces mesures barrières en HDJ.
- De façon à limiter les venues à l’hôpital, il est justifié d’élargir le recours aux HAD identifiées par convention comme établissements associés pour les traitements médicaux des cancers.
La Société Française de Radiothérapie Oncologique (SFRO) a publié des recommandations pour la protection du personnel et le mode d’organisation des services de radiothérapie avec pour objectif de ne pas retarder la prise en charge des patients. (Giraud 2020).
https://ars.els-cdn.com/content/image/1-s2.0-S1278321820300779-mmc1.pdf
L’épidémie actuelle par le virus SARS-CoV-2 est une situation sanitaire exceptionnelle qui a incité la Fédération Francophone de Cancérologie Digestive (FFCD) à réagir très vite.
- la description dans l’introduction des 5 phases de l’épidémie COVID-19 et de leur impact sur les choix thérapeutiques (chapitre 21.1.3.) ;
- de nouvelles références bibliographiques d’auteurs italiens (8) et français (9) ;
- des nouveaux « conseils » de la Société Française de Pathologie (SFP) dans le chapitre 21.3. ;
- des propositions d’experts du GTE-RENATEN (Groupe d’études des Tumeurs Endocrines) et du GSF (Groupe Sarcome Français) concernant les ajustements thérapeutiques pour les TNE et les GISTs dans le Tableau 2 du chapitre 21.4. ;
- des modifications concernant la prise en charge des CHC et des cholangio-carcinomes proposées par des experts de l’AFEF (Association française pour l’étude du foie) et de l’ACHBT (Association de Chirurgie Hépato-Bilio-Pancréatique et Transplantation).
- une modification du plan du chapitre 21.1. INTRODUCTION ;
- l’ajout de plusieurs chapitres enrichis de l’expertise d’une infectiologue du CHU de Poitiers :
- 21.1.4. Quels sont les niveaux et la durée de l’immunodépression induite par les traitements oncologiques ?
- 21.1.5.3. Faut-il modifier les immunothérapies ? intégrant les recommandations émises par la Société Française d’Immunothérapie du Cancers (FITC) et le groupe d’Immuno-Oncologie d’UNICANCER (GIO).
- 21.1.6. Faut-il modifier les habitudes des patients et des soignants ?
- 21.1.7. Faut-il réorganiser les hôpitaux de jours (HDJ) ?
- 21.4.3. Conduite à tenir si contacts sans protection d’un malade COVID-19.
- 21.4.4. Conduite à tenir en cas de suspicion ou de COVID-19 en cours de chimiothérapie.
- 21.4.5. Critères de levée d’isolement en cas de COVID-19.
- des liens vers des recommandations émises par la Société Francophone de Chirurgie Oncologique (SFCO) le 31 mars 2020 (chapitre 21.1.5.1. Faut-il opérer ou reporter ?) et vers la page dédiée à COVID-19 de la SFED (chapitre 21.5. ADAPTATION DE L’ACTIVITE ENDOSCOPIQUE) ;
- les 6 éléments majeurs à prendre en compte pour les adaptations thérapeutiques dans le chapitre 21.4. ADAPTATIONS THERAPEUTIQUES ;
- des modifications concernant la prise en charge des cancers coliques, pancréatiques et oeso-gastriques dans le Tableau 2 du chapitre 21.4. ;
- des propositions d’experts concernant les ajustements thérapeutiques pour les tumeurs desmoïdes dans le Tableau 2 du chapitre 21.4. et ajout d’une référence pour les GIST (Penel 2020) ;
- l’information sur des cohortes : GCO-002 CACOVID-19 promue par la FFCD http://echo.ffcd.fr/CACOVID-19 ouverte le 3 avril 2020, CovidSurg-Cancer et projet CAIRN-Carcinose ;
- les recommandations émises par l’ANSM à propos de la recherche clinique et ses conséquences pratiques dans le chapitre 21.7. ADAPTATION DE LA RECHERCHE CLINIQUE ;
- des liens vers d’autres recommandations et avis issus de OncoLogiK dans un nouveau chapitre 21.8. ANNEXES.
- une actualisation du chapitre 21.1.2. avec ajout de nouvelles références (Wang Z 2020, Zhang L 2020) ;
- des propositions d’experts des réseaux RENAPE et BIG-RENAPE concernant les ajustements thérapeutiques pour les tumeurs primitives et métastatiques du péritoine dans le Tableau 2 du chapitre 21.4. (Glehen 2020).
- une actualisation du chapitre 21.1. INTRODUCTION avec de nouvelles références nord-américaines (Mehta V 2020, Miyashita 2020) et italienne (Indini 2020) ; l’ajout de recommandations de l’INCa sur les RCP dématérialisées et l’adaptation de l’offre de soins ; et la possibilité de prescription de masques chirurgicaux ;
- l’ajout de plusieurs chapitres notamment sur la phase de déconfinement :
- 21.1.3.2.2. Fin de l’épidémie
- 21.1.3.4. Reprise d’activité en phase 6 de déconfinement (recommandations du CNP-HGE)
- 21.1.8. Faut-il réorganiser les services de radiothérapie ? (recommandations émises par la SFRO (Giraud 2020))
- 21.1.5.1. Risque majeur dans le contrôle de la maladie cancéreuse pour un délai possiblement de 2 à 3 mois ? (Dinmohamed 2020, Jones 2020, Cortiula 2020, et éditorial du Lancet Oncology 2020)
- 21.7.6. Reprise progressive des inclusions le 11 mai 2020
- une actualisation des chapitres 21.4. ADAPTATIONS THERAPEUTIQUES et 21.6. SURVEILLANCE abordant la phase de déconfinement et ajout de nouvelles références chirurgicale (Schwarz 2020), radiologique interventionnelle (Denys 2020), onco-gériatriques (Mourey 2020, Falandry 2020), de soins palliatifs (Mehta AK 2020) et de prises en charge spécifiques (Marijnen 2020, Penel 2020) ; une nouvelle cohorte dédiée au cancer du pancréas (CAPANCOVID-19) ;
- une actualisation du chapitre 21.5. ADAPTATION DE L’ACTIVITE ENDOSCOPIQUE avec ajout d’une synthèse de la SFED spécifique à la cancérologie digestive sur les délais acceptables et de références sur un sondage concernant la définition de l’urgence endoscopique (Bilal 2020, Ponchon 2020) ;
- l'ajout d’un lien vers "COVID-19 : position de la Société Francophone d’OncoGériatrie (SOFOG)" dans le chapitre 21.8. ANNEXES.
La gradation des recommandations comporte 4 niveaux de preuve (A, B, C, accord ou avis d’experts) (Tableau 1).
Tableau 1
Système de gradation des recommandations utilisé dans ce chapitre
Grade |
Niveau de preuve correspondant |
---|---|
A |
Recommandation forte basée par exemple sur un/des essai(s) comparatif(s) randomisé(s) de forte puissance, une/des méta-analyse d’essai(s) comparatif(s) randomisé(s), ou une analyse de décision fondée sur des études bien menées. |
B |
Recommandation basée sur une présomption scientifique à partir d’essais comparatifs randomisés de faible puissance, d’études comparatives non randomisées bien menées ou d’études de cohortes. |
C |
Recommandation basée sur un faible niveau de preuve à partir d’études cas-témoins, d’études comparatives comportant des biais importants, d’études rétrospectives, de séries de cas, d’études épidémiologiques descriptives (transversale, longitudinale). |
Accord ou Avis d’experts |
Recommandation basée sur un accord d’experts ou un avis d’experts en l’absence de données suffisantes de la littérature |
La quantité de virus SARS-CoV-2 excrété dans les selles peut être élevée.
Les recommandations de la Société Française de Microbiologie (SFM) concernant la gestion des prélèvements précisent que les prélèvements contenant des selles sont des prélèvements à risque élevé de contamination :
http://www.sfpathol.org/media/pdf/fiche-covid19-v3-sfm.pdf
Compte tenu de la durée d’incubation et du pourcentage de patients asymptomatiques, tous les prélèvements sont à considérer comme potentiellement infectés.
Une publication récente a montré que la fixation dans le formol permettait d’inactiver le virus SARS-CoV-2 (Henwood 2020). Le risque de toxicité lié à l’exposition au formol apparait moins grave que celui lié à la manipulation de tissu frais non fixé potentiellement porteur de SARS-CoV-2.
Le conseil d’administration de la Société Française de Pathologie (SFP) a diffusé le 18/03/2020 des conseils pour la prise en charge des expectorations et des lavages broncho-alvéolaires reposant sur les recommandations de la SFM mais sans avis spécifique concernant la gestion de pièces fraiches digestives et la fixation dans le formol.
47-conseils-sfp-pour-covid-19-18032020-51836.pdf
- Pas de référence
- Il paraît difficile d’émettre des conseils spécifiques de prise en charge des pièces fraîches de colectomie ou de résection de grêle, si ce n’est de travailler avec gants, lunettes et masque. (accord d’experts)
- Il n’y a pas assez d’éléments pour statuer sur l’attitude vis à vis des prélèvements destinés à des analyses en immunofluorescence. (accord d’experts)
- Certains centres recommandent de fixer immédiatement dans le formol tous les prélèvements digestifs endoscopiques ou opératoire à l'exception des examens extemporanés et des suspicions de lymphome, sarcome, tuberculose (micro-biologie), tumeurs pédiatriques ou protocoles particuliers (contact avec le laboratoire d'anatomie pathologique de référence). (avis d’experts)
- En cas de prélèvement anatomo-pathologique digestif chez un patient suspect ou connu COVID-19, il est important d'en informer le laboratoire d'anatomie pathologique avant l’envoi (circuit dédié). (accord d’experts)
- Des fiches de gestion des prélèvements biologiques de patient suspect de COVID-19 ont été rédigées par la SFM. https://www.sfm-microbiologie.org/wp-content/uploads/2020/03/Fiche-COVID19_V3_SFM.pdf. (accord d’experts)
- 21.4.1. Références, options et essais cliniques
- 21.4.2. Ajustements thérapeutiques pluridisciplinaires par organe
- 21.4.3. Conduite à tenir si contacts sans protection d’un malade COVID-19
- 21.4.4. Conduite à tenir en cas de suspicion ou de COVID-19 en cours de chimiothérapie
- 21.4.5. Critères de levée d’isolement en cas d’infection COVID-19
Les éléments majeurs à prendre en compte pour les adaptations thérapeutiques sont synthétisés ci-dessous (accord d’experts) :
|
|
Références
- Pas de référence
|
- Les propositions doivent être interprétées en fonction des capacités locales, de l’intensité de l’épidémie (cf. 21.1. INTRODUCTION les 5 phases) et de son retentissement sur l’organisation des structures de soins selon les régions. (accord d’experts)
- Les mesures barrières doivent être rappelées et les mesures de prévention de COVID-19 spécifiques aux personnes à risque respectées à domicile et sur les lieux de soins avec notamment port d’un masque chirurgical. C’est le point le plus important pour éviter une infection car le bon respect de ces mesures rend le risque de contamination très faible. (accord d’experts)
- Compte tenu de l’impact psychologique de l’épidémie COVID-19, il convient de prendre en compte l’angoisse des patients, de leurs proches et des équipes soignantes. (accord d’experts)
- L’âge (plus de 70 ans) et les comorbidités à risque de COVID-19 grave sont à prendre en compte (cardiopathies, diabète insulinodépendant, pathologies chroniques respiratoires, insuffisance rénale chronique dialysée, immunodépression congénitale ou acquise, cirrhose Child-Pugh B ou C, IMC> 40 kg/m2.) (accord d’experts)
- Les ajustements thérapeutiques doivent être enregistrés ou discutés en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP). Le maintien des RCP peut être facilité en utilisant les moyens de visio- ou télé-conférence. (accord d’experts)
- Une RCP COVID-19 peut être mise en place pour valider collégialement le maintien, l’allégement, la modification ou la pause thérapeutique. La décision finale doit être prise en concertation avec le patient en lui expliquant le rapport/bénéfice de la stratégie proposée (progression du cancer versus COVID-19 potentiellement grave). (accord d’experts)
- Dans la mesure du possible, le patient doit être informé du risque accru de complications sévères sous chimiothérapie. (accord d’experts)
- La chimiothérapie, a fortiori les poly-chimiothérapies doivent être prescrites en tenant compte du rapport bénéfice/risque. (accord d’experts)
- En cas de chimiothérapie dont le bénéfice n’est pas clairement démontré (3ème ligne et plus), un arrêt de traitement est à discuter avec le patient. (accord d’experts)
- Les immunothérapies (cf. chapitre 21.1.5.3.) peuvent être poursuivies au cas par cas. Pour limiter les venues à l’hôpital avec risques de contamination, le rapport bénéfice/risque devra être évalué entre le patient et son médecin afin de discuter du maintien, d’un report ou d’un espacement des injections d’immunothérapies. Un arrêt des traitements peut être considéré chez les patients en réponse complète ou partielle après un an. Les prescriptions de combinaison anti-PD-1 + anti-CTLA4 doivent être discutées en fonction des facteurs de risque et des comorbidités du patient. (accord d’experts)
- La suspension des traitements par AINS dont les coxibs (inhibiteurs de la cyclo-oxygénase 2 (COX-2)) doit être discutée selon le rapport bénéfice/risque compte tenu du risque potentiel d’aggravation des infections COVID-19. (avis d’experts)
- Les traitements par voie orale sont à privilégier pour limiter les contacts avec les lieux de soins avec des télé-consultations plutôt qu’une consultation classique (importance d’un suivi téléphonique ou par application spécifique qui permet le renouvellement du traitement oral à distance sans perdre de qualité du suivi). (accord d’experts)
- De façon à limiter les venues à l’hôpital, élargir le recours aux HAD (identifiées par convention comme établissements associés pour les traitements médicaux des cancers) pour certaines chimiothérapies ou immunothérapies réalisables à domicile en fonction des possibilités locales. (avis d’experts)
- Des ajustements sont nécessaires en situation de soins palliatifs (Mehta AK 2020) et en onco-gériatrie (Falandry 2020, Mourey 2020) (avis d’experts)
- Pour chaque type de cancers digestifs, la morbi-mortalité doit être mise en parallèle avec le risque oncologique lié au retard à la chirurgie et/ou au temps de doublement de la tumeur. (accord d’experts)
- Le report de la majorité des chirurgies complexes à forte morbi-mortalité (œsogastrique, hépatique, péritonéale ou pancréatique), nécessitant un passage en réanimation, doit être proposé selon la phase épidémique et l’existence ou non d’une alternative validée. (Tuech 2020). (avis d’experts)
-
Le risque de transfert en réanimation doit être évalué et le cas échéant validé avec l’équipe de réanimation censée prendre en charge le patient. (avis d’experts)
-
En cas de chirurgie cœlioscopique, il faut limiter au maximum toute fuite de gaz pendant et en fin d’intervention (basse pression, trocarts à ballonnet si disponibles, aspirateurs de fumée munis de filtres, exsufflation par aspiration) et protéger le personnel en salle. En cas de doute ou de manque d’expérience en coelioscopie, une laparotomie devra être privilégiée. (Tuech 2020, Zheng 2020, Schwarz 2020). (accord d’experts)
- Chaque fois que cela est possible (lésions <3cm) particulièrement pour les CHC et les métastases hépatiques, la destruction percutanée est à privilégier (ne consomme pas de ressource de réanimation et de soins continus, hospitalisation ambulatoire ou sur 48 heures) (Denys 2020). (avis d’experts)
- Les établissements publics et privés disposant d’une autorisation pour la chirurgie des cancers doivent s’organiser pour assurer une offre permettant de maintenir les indications chirurgicales ne pouvant être décalées sans risque pour le pronostic. (accord d’experts)
- En phase épidémique 5 de « décrue » et 6 de « déconfinement », en prenant en compte le manque prévisible de moyens en termes de personnel et la très progressive libération des places de réanimation, il conviendra d’optimiser et de prioriser les ressources pour permettre la réalisation des interventions chirurgicales reportées (ou annulées) qui se seront accumulées en phases épidémiques 2, 3 et 4. (Glehen 2020). (avis d’experts)
Essais cliniques
- Cohorte GCO-002 CACOVID-19 (ARCAGY-GINECO, FFCD, GERCOR, GORTEC, IFCT, IGCNO-ANOCEF) : cohorte non interventionnelle ambispective nationale multicentrique de patients suivis pour cancer et infectés par le SARS-CoV-2. Coordonnateur national : A Lièvre (FFCD) ; Co-Coordonnateurs par GCO : I Ray-Coquard (ARCAGY-GINECO), A Turpin (GERCOR), J Thariat (GORTEC), G Zalcman (IFCT), B Chauffert (IGCNO-ANOCEF).
Pour enregistrer vos patients se connecter au site ECHO FFCD :
http://echo.ffcd.fr/CACOVID-19Lien vers le protocole : Cohorte GCO-002 CACOVID-19_Protocole du 3 avril 2020.pdf
- Cohorte CovidSurg-Cancer : an international cohort study assessing the safety of surgery for all types of cancer during the COVID-19 pandemic and the impact of the pandemic in cancer delay and treatment pathways.
https://globalsurg.org/cancercovidsurg/
- Cohorte CAIRN (RENAPE-BIG RENAPE) : Comparaison de la mortalité et de la prise en charge entre la période de pandémie COVID-19 et une période sans pandémie chez des patients traités pour cancer primitif ou métastatique péritonéal d’origine digestive ou gynécologique. Coordonnateurs : JJ Tuech (Rouen), O Glehen (Lyon), M Pocard (Paris).
http://www.renape-online.fr/fr/tumeurs-rares-peritoine-carcinoses-actualites/cohorte-cairn,17.html
http://www.renape-online.fr/data/document/cohorte-cairn.pdf
- Cohorte CAPANCOVID-19 : Impact de la réorganisation du système de soins en période épidémique COVID-19 sur la prise en charge des patients diagnostiqués d’un cancer du pancréas exocrine. Coordonnateurs : O Bouché et C Carlier (Reims).
Les ajustements thérapeutiques pluridisciplinaires (chirurgie, radiothérapie, radiologie interventionnelle, chimiothérapie, biothérapie) sont synthétisés dans le Tableau 2 ci-dessous avec leur niveau de preuve (accord* ou avis** d’experts).
A la phase de déconfinement et en fonction de la situation locale, les ajustements thérapeutiques du tableau 2 seront progressivement rediscutés (tout en maintenant les gestes « barrières ») avec notamment :
|
Proposition d’ajustements thérapeutiques par organe si confinement
* accord d’experts / ** avis d’experts
Organes |
Situations oncologiques |
Propositions |
---|---|---|
Rectum |
Chimio-radiothérapie terminée ou en cours |
|
Chimio-radiothérapie pré-opératoire à débuter |
|
|
Cas particuliers : |
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|
|
|
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Côlon |
< T4 (symptomatique et non symptomatique) |
|
Cas particuliers : |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
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Indication de la chimiothérapie adjuvante Stade III et stade II (T4b) |
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|
Colorectal |
Résécable |
|
Potentiellement résécable |
|
|
Non résécable |
|
|
Colorectal
|
Non résécable |
|
Colorectal métastatique au-delà de la 2ème ligne |
Non résécable |
|
Pancréas (exocrine) |
Résécable/Borderline |
|
Post-opératoire |
|
|
Localement avancé |
|
|
Métastatique |
|
|
Voies biliaires Intra-hépatique |
Résécable |
|
Post-opératoire |
|
|
Non résécable
|
|
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Œso-gastriques |
Localisé (JOG et estomac) Chimiothérapie péri-opératoire |
Chimiothérapie adaptée à la situation clinique :
Chirurgie :
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Localisé (œsophage) Chimio-radiothérapie |
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Non opérable ou avancé (œsophage) Chimio-radiothérapie exclusive |
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Métastatique |
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Carcinome hépato-cellulaire |
Accessible à un traitement curateur (BCLC 0/A) |
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Stade intermédiaire |
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Non opérable |
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Canal anal |
Localisée indication de chimio-radiothérapie |
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Récidivant ou métastatique |
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Carcinome neuroendocrine |
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Non résécable |
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TNE bien différenciée |
Résécable |
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Non résécable |
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Surveillance |
différer les examens de suivi après la période épidémique * |
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GIST (Penel 2020) |
Résécable |
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Post-opératoire Imatinib adjuvant
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Localement avancé ou métastatique |
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Tumeurs desmoïdes (Penel 2020) |
Chirurgie
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Localement avancé non résécable : |
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(Glehen 2020) |
Pseudomyxome péritonéal résécable |
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Mésothéliome |
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Carcinose d’origine colorectale résécable |
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Carcinose d’origine gastrique résécable |
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- Auto-surveillance des symptômes, appliquer les gestes barrières et porter un masque pendant 14 jours suivant le contact à risque. (accord d’experts)
- En cas de premiers symptômes, isolement immédiat et contact médical pour prise en charge et prélèvement par écouvillonnage nasopharyngé à la recherche de SARS-CoV 2 en PCR. (accord d’experts)
- Eviter l’admission en HDJ. (accord d’experts)
- Prélèvement si symptomatique par écouvillonnage nasopharyngé à la recherche de SARS-CoV 2 en PCR. (accord d’experts)
- Nécessité d’hospitalisation (car patients à risque de COVID-19 grave). (accord d’experts)
- Il n’y a pas de données pour craindre une réactivation virale (pas de quiescence dans les ganglions lymphatiques). (avis d'experts)
- Attendre au moins 14 jours et 48 heures sans toux et fièvre et si possible 3 semaines avant de reprendre le traitement par chimiothérapie, TKI ou immunothérapie. (avis d'experts)
- Au moins 8 jours à partir du début des symptômes + disparition de la fièvre vérifiée par une température rectale inférieure à 37,8°C (mesurée avec un thermomètre 2 fois par jour et en l’absence de prise d’antipyrétique dans les 12h précédentes).
- Et au moins 48 heures après la disparition d’une éventuelle dyspnée (fréquence respiratoire inférieure à 22/min au repos) et après amélioration franche des autres symptômes (expectoration, céphalée, fatigue, myalgies).
- Port d’un masque chirurgical de type II pendant les 7 jours suivant la levée du confinement lors de la reprise des activités professionnelles.
- Au moins 10 jours à partir du début des symptômes et critères identiques à ceux de la population générale.
- Port d’un masque chirurgical de type II pendant les 14 jours suivant la levée du confinement lors de la reprise des activités professionnelles.

- 1) permettre que tous les moyens des établissements de santé en matière d'anesthésie-réanimation et de prise en charge médicale hors réanimation des patients infectés puissent être renforcés et amplifiés ;
- 2) permettre la prise en charge des pathologies digestives urgentes (non liées au COVID-19) afin de limiter la perte de chance que constituerait un possible retard de diagnostic ou de traitement.
- hémorragies digestives hautes ;
- hémorragies digestives basses abondantes ;
- ingestion de caustique selon recommandations ;
- volvulus du sigmoïde ;
- obstacle sur le tube digestif nécessitant la mise en place d'une prothèse ou d'une gastrostomie percutanée endoscopique.
- angiocholites ;
- pancréatite aiguë ;
- obstacle sur les voies biliaires ;
- nécrosectomie ;
- drainage de collections.
- diagnostic et bilan d'extension de cancer (endoscopie, écho-endoscopie) ;
- test FIT positif ;
- anémie par carence martiale.
Cette liste n'est pas limitative mais toute endoscopie qui peut être repoussée de quelques semaines doit l'être dans l'intérêt du patient.
Une enquête menée sur Twitter a confirmé la difficulté d’obtenir un consensus sur la définition des urgences endoscopiques digestives en période pandémique COVID-19 (Bilal 2020, Ponchon 2020).
- Par exemple une coloscopie pour un test FIT+ peut être décalée de 6 semaines sans exposer à une perte de chance excessive s’il n’y a pas de signe clinico-biologique de cancer colorectal.
- Il est recommandé de décider de la priorisation des examens au cas par cas.
- En cas de suspicion clinico-biologique de cancer, la SFED suggère qu’un scanner peut permettre de préciser si une exploration endoscopique doit être réalisée en priorité.
https://www.sfed.org/files/files/covid19endo_qr_delaicancero.pdf
Références
- Pas de référence
- Report des examens d’imagerie prévus pendant la période épidémique de confinement.
- Evaluation par examen clinique et cinétique des marqueurs tumoraux.
- Le cas particulier des patients avec métastases potentiellement résécables ou menaçantes, ou en début de traitement peut justifier le maintien des examens d’imagerie.
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Les consultations doivent être réalisées en téléconsultations à chaque fois que cela est possible.
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Tout examen ne modifiant que peu la prise en charge doit être différé (scintigraphie osseuse, IRM hépatique, TEP scanner…).
Références
- Pas de référence
- Téléconsultations et report des examens d’imagerie après la période épidémique de confinement sauf pour les patients à haut risque de récidive.
- 21.7.1. Suspension des inclusions jusqu'au déconfinement
- 21.7.2. Exception du maintien des inclusions dans les situations de besoin médical non couvert
- 21.7.3. Patients en cours de traitement dans un essai clinique
- 21.7.4. Infection COVID-19 chez les patients inclus dans un essai clinique
- 21.7.5. Essais cliniques dédiés à COVID-19 et cancers digestifs
- 21.7.6. Reprise progressive des inclusions au déconfinement
Comme dans d’autres pays (de Paula 2020), l’ANSM a émis le 20 mars 2020 des recommandations de gestion des essais cliniques en période de pandémie COVID-19 avec une mise à jour le 27 mars 2020 concernant les infections COVID-19 en cours d’essai et la vigilance des essais cliniques.
La poursuite des inclusions peut être considérée dans les situations de besoin médical non couvert et sous réserve de prendre en compte les risques potentiels associés au risque d'infection concomitante par le SARS-CoV-2.
Pour les essais en cours, la situation sanitaire doit conduire l'ensemble des acteurs à mettre en place toutes les mesures nécessaires à la sécurité des patients participants à des recherches, qu'il s'agisse de permettre une adaptation des conditions de suivi mais aussi de garantir si nécessaire la poursuite des traitements quand la situation clinique le justifie.
Les textes sont disponibles en suivant le lien ci-dessous :
https://www.ansm.sante.fr/Activites/Essais-cliniques/COVID-19-Essais-cliniques-en-cours/(offset)/0
- Essai PRODIGE 63 (TEDOPaM) : la poursuite du screening HLA-A2 est autorisée chez les patients ayant reçu 4 cycles de chimiothérapie FOLFIRINOX et dont la maladie est contrôlée.
- L’investigateur a la responsabilité d’évaluer en RCP et au cas par cas, la balance bénéfice/risque du traitement et les alternatives possibles.
- Tous les patients inclus dans les essais restent dans l’essai même en cas de déviations majeures dans l’administration des traitements, dans le report ou l’annulation des suivis pour les essais académiques et les essais industriels en accord avec le promoteur.
- Pour décharger un centre en tension ou limiter les déplacements des patients, un patient peut changer de lieu de recherche et de nouveaux lieux de recherche peuvent ouvrir rapidement.
- Les visites de suivi des patients peuvent être adaptées (téléconsultations).
- La délivrance des traitements expérimentaux est autorisée pour des durées supérieures avec aussi la possibilité d’envoi à domicile.
- En cas progression sous pause ou allégement thérapeutique, à la discrétion l’investigateur, la reprise du traitement protocolaire complet sera possible en informant le promoteur.
- L’idéal est de réaliser la visite protocolaire le même jour qu’une venue dans le centre pour chimiothérapie.
- Les questionnaires de qualité de vie peuvent être remplis à distance depuis le domicile et récupérés ultérieurement, de même pour les bilans biologiques.
- La plupart des études ancillaires sont suspendues.
- Les visites de monitoring peuvent être suspendues et remplacées par du télé-monitoring.
- Les déclarations des EIG sont maintenues selon les procédures habituelles.
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Dans ce contexte de pandémie et pour faciliter les échanges, dans un premier temps la signature de l’investigateur n’est pas indispensable pour la déclaration initiale d’EIG (régularisation a posteriori).
Des procédures accélérées pour l'évaluation initiale des demandes d'autorisations pour les essais cliniques en lien avec la pandémie COVID-19 ont été mises en place par l'ANSM, la DGS et l'ensemble des CPP.
- Cohorte GCO-002 CACOVID-19 (ARCAGY-GINECO, FFCD, GERCOR, GORTEC, IFCT, IGCNO-ANOCEF)
http://echo.ffcd.fr/CACOVID-19
Cohorte GCO-002 CACOVID-19_Protocole du 3 avril 2020.pdf - Cohorte CovidSurg-Cancer
https://globalsurg.org/cancercovidsurg/
- Cohorte CAIRN (RENAPE-BIG RENAPE)
http://www.renape-online.fr/fr/tumeurs-rares-peritoine-carcinoses-actualites/cohorte-cairn,17.html
- Cohorte CAPANCOVID-19
Malgré une pandémie toujours présente, mais compte tenu de la phase de décroissance de la première vague épidémique, l’inter-groupe PRODIGE (FFCD-GERCOR-UC GI) a décidé une reprise des inclusions pour la majorité des essais :
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La majorité des études PRODIGE sont ré-ouvertes sans délai à compter du 6 mai 2020. Ci-dessous le lien vers la liste (page 2).
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La ré-ouverture reste en attente pour certaines études (page 3) en raison d’incertitude sur les circuits de réapprovisionnement de médicaments, les circuits de prélèvements anatomo-pathologiques ou sanguins, ou l’attente de DSMB... :
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D’autres recommandations et avis de prise en charge des patients atteints de cancer dans le cadre de la pandémie COVID-19 sont disponibles sur OncoLogiK http://oncologik.fr/ qui est un outil consacré à l'édition collaborative de référentiels en oncologie géré par le réseau régional de cancérologie Grand EST (RRCGE).
- Activité de Radiologie Interventionnelle en phase d’épidémie COVID-19 + Recommandations de la Fédération de Radiologie Interventionnelle pour la Société Française de radiologie (FRI-SFR)
https://ebulletin.radiologie.fr/actualites-covid-19/activite-radiologie-interventionnelle-phase-depidemie-covid-19-recommandations
- Epidémie De COVID‐19: Recommandations à l’usage des professionnels de l'Oncologie Radiothérapie (SFRO, SNRO, SFPM)
http://www.oncolor.org/wp-content/uploads/2020/03/RECOMMANDATIONS-COVID-19-SFRO-v1-16-03-2020.pdf - Cancérologie en phase épidémique COVID-19 (ARS Ile de France)
http://www.oncolor.org/wp-content/uploads/2020/03/recommandations-ARS-Ile-de-France-2020-03-25_Doctrine_Cancerologie.pdf - Chirurgie oncologique et COVID-19 (SFCO)
http://www.oncolor.org/wp-content/uploads/2020/03/Chirurgie-oncologique-et-Covid-19.pdf - Conseils sur l’organisation des réunions de concertation pluridisciplinaire (RCP) en cancérologie dans le contexte de l’épidémie au Covid-19 (InCa)
https://www.e-cancer.fr/Professionnels-de-sante/Coronavirus-COVID-19/Conseils-sur-l-organisation-des-reunions-de-concertation-pluridisciplinaire-RCP-en-cancerologie-dans-le-contexte-de-l-epidemie-au-Covid-19 - COVID-19 et cancers solides : Recommandations du HCSP (Haut conseil de la santé publique)
http://www.oncolor.org/wp-content/uploads/2020/03/hcspx20200314_aprrlpelpecdcclprdfs.pdfhttps://www.fhf.fr/Offre-de-soins-Qualite/Organisation-de-l-offre-de-soins/COVID-19-et-Cancers-Solides-Recommandations - The American College of Surgeons (ACS) has developed COVID-19 and Surgery as an online resource for the surgical community facing the impact of Coronavirus Disease 2019 (COVID-19).
https://www.facs.org/covid-19 -
COVID-19 : position de la Société Francophone d’OncoGériatrie (SOFOG)
- Prise en charge des patients à risque de forme sévère de COVID-19 (HCSP)
http://www.oncolor.org/wp-content/uploads/2020/03/HCSP-SARS-COV-2_patients-fragiles-14032020.pdf - Outils et ressources soins palliatifs et Covid 19 (SFAP)
http://www.sfap.org/actualite/outils-et-ressources-soins-palliatifs-et-covid-19 - Questionnaire Patients en HDJ ou consultation (IUC APHP Sorbonne Université)
http://www.oncolor.org/wp-content/uploads/2020/03/Questionnaire.pdf
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