JFHOD

C.088 - Apport de la manométrie antro-duodénale haute résolution dans le diagnostic des troubles fonctionnels intestinaux

H. Soliman, C. Desprez, C. Melchior, A.M. Leroi, G. Gourcerol

Introduction

La manométrie antro-duodénale haute résolution (MADHR) est une technique innovante permettant d’étudier de façon plus précise la motricité antro-pyloro-duodénale, avec une sonde électronique de 36 capteurs espacés d’un centimètre. Par rapport à la technique conventionnelle, cette technique HR permet de mieux caractériser les différentes phases du complexe moteur migrant (CMM) ainsi que les contractions segmentaires. En dehors de la pseudo-obstruction intestinale chronique, l’apport diagnostique de cet examen reste cependant à définir. L’objectif de cette étude est de comparer les données de motricité antro-pyloro-duodénale interdigestive acquises par MADHR chez des volontaires sains, et chez des patients avec troubles fonctionnels sévères.

Patients et Methodes

La motricité interdigestive a été enregistrée par MADHR pendant 3h chez 17 volontaires sains et 57 patients avec troubles fonctionnels sévères. Parmi les 57 patients inclus dans cette étude, 25 avaient une dyspepsie fonctionnelle, 14 un syndrome de l’intestin irritable, 14 une gastroparésie, et 4 un diagnostic de pseudo-occlusion intestinale chronique. Pour chaque tracé, les paramètres de la motricité antrale et duodénale ont été mesurés lors des phases 1, 2 et 3 du CMM, incluant la durée de chaque phase, l’amplitude, la fréquence, la localisation et l’intégrale de contraction (IC) de chaque contraction. 

Résultats

La durée de la phase 1 était plus longue chez les patients par rapport aux volontaires sains (28 ± 2 min vs 20 ± 3 ; p=0.03), mais la durée des phases 2 et 3 n’était pas modifiée. Pendant la phase 2 du CMM, les contractions antrales n’étaient pas différentes en termes de fréquence, d’amplitude ou d’IC entre les volontaires sains et les patients. En revanche, les contractions duodénales avaient une fréquence diminuée (115 ± 16 contractions par heure (cph) vs 160 ± 19; p=0.01), une amplitude moyenne diminuée (14 ± 1 mmHg vs 19 ± 2; p=0.003), et une IC diminuée (1536 ± 235 mmHg.cm.s vs 4746 ± 1536; p=0.019) chez les patients avec troubles fonctionnels par rapports aux volontaires sains. Pendant la phase 3, il n’existait pas de différence sur les contractions antrales et duodénales entre les 2 groupes. Il n’y avait pas non plus de différence de fréquence des phases 3.

Discussion

Conclusion

Ce travail montre qu’il existe une diminution de la fréquence et de l’amplitude des contractions duodénales lors de la phase 2 de la motricité interdigestive chez les patients atteint de troubles fonctionnels intestinaux. En revanche, nous n’avons pas mis en évidence d’atteinte de la motricité antrale.

Remerciements