P.079 - Apport du séquençage NGS sur une cohorte de patients atteints d’adénocarcinome pancréatique ou biliaire : bilan de 2 ans de résultats d’une RCP moléculaire
Introduction
Le cholangiocarcinome (CCK) et le cancer du pancréas (ADKP) sont des tumeurs dont le pronostic est sombre, avec des options thérapeutiques limitées. Une RCP moléculaire a été initiée pour rechercher et identifier de nouvelles altérations moléculaires ciblables, par large panel NGS, avec comme objectif de proposer aux cliniciens d’autres pistes thérapeutiques permettant soit d’inclure les patients dans des essais cliniques soit de les traiter hors AMM.
Matériels et méthodes
Etude rétrospective monocentrique sur les résultats moléculaires obtenus sur une cohorte de 81 patients adressés en RCP moléculaire de recours (29 CCK et 62 ADKP). Un séquençage NGS a été réalisé sur les échantillons FFPE de ces tumeurs à la fois sur l’ADN avec le panel OCAV3 (Ion Torrent™, Thermofisher Scientific) et sur l’ARN avec le panel ArcherDX FusionPlex PanSolid Tumor Kit (PST) (Ion Torrent™).
Résultats
Parmi les 29 CCK analysés, les altérations moléculaires d’intérêt, mises en évidence le plus fréquemment, sont : 20% mutation du gène ATM, 17% mutation IDH1 R132C, 10% fusion FGFR2, 10% amplification (co-amplification ERBB2/CDK12 ou co-amplification MDM2/CDK4 ou amplification seule MDM2). Rarement, d’autres variants sont également retrouvés sur les gènes : IDH2, BAP1, NBN, BRCA2, CHEK1, FANCD2, POLE, BRCA1, ERBB3, PALB2, PIK3CA, NTRK3, RB1, NF1 et STK11. A noter que de nombreux variants de signification inconnue (classe 3) sont retrouvés. Parmi les 62 ADKP analysés, les altérations moléculaires d’intérêt, mises en évidence le plus fréquemment, : 9,6% mutations du gène ATM, 8% mutations du gène BRCA2, 6,5% mutations du gène POLE, 6,5% fusions (2 fusions NRG1, 1 fusion ESR1 et 1 fusion BRAF), 4,8% mutations du gène RAD50, 3,2% mutations sur les gènes NBN, RAD51D et PALB2 et 3,2% amplifications (amplification ERBB2 et co-amplification MDM2/CDK4). Ces résultats montrent que ce sont les gènes de déficience de la recombinaison homologue (HRD) qui sont le plus fréquemment mutés. De façon plus rare, nous retrouvons des mutations des gènes ATR, CHEK2, ERBB2 ou NTRK2.
Discussion
Conclusion
Les altérations ciblables peuvent être détectées dans 57 % des CCK et 36,9 % des ADKP, à noter que parmi ces cibles moléculaires, il y avait de nombreux variants de signification inconnue (Classe3) pour lesquels la ligne thérapeutique à adopter a été discutée en RCP. Les altérations les plus fréquentes peuvent être détectées par des panels de routine (Fusion, amplification ERBB2, mutations IDH, BRCA). En dehors de ces altérations, les gènes impliqués dans la voie HRD semblent être ceux à rechercher en complément pour mettre en évidence d’autres cibles moléculaires.
Remerciements