P.300 - Cancer gastrique chez les sujets jeunes : profil clinicopathologique et pronostique
Introduction
Au niveau mondial, le cancer gastrique est le 4éme cancer le plus fréquent chez l’homme et le 5ème chez la femme. Il touche le plus souvent le sujet âgé de plus de 65 ans.
Peu d’études se sont intéressées au cancer gastrique chez le jeune, suggérant un profil plus agressif et un pronostic plus réservé par rapport au sujet âgé.
Le but de notre travail est d’étudier les caractéristiques épidémiologiques, clinico-pathologiques et pronostiques du cancer gastrique chez le sujet jeune.
Patients et Methodes
Nous avons réalisé une étude rétrospective, allant de janvier 2010 à décembre 2018, incluant tous les patients hospitalisés pour prise en charge d’un adénocarcinome gastrique. Un sujet était considéré jeune si son âge < 50 ans. L’ensemble des données démographiques, cliniques, endoscopiques, radiologiques, thérapeutiques et évolutives ont été recueillies.
Résultats
Un total de 158 patients ont été colligés, dont 25 (15,82%) étaient âgés de moins de 50 ans. L’âge moyen de ce groupe de patients était de 39 ± 7,1 ans [23 ans-48 ans] avec un sex-ratio de 1.5. Un tabagisme actif était retrouvé chez 52 % des patients (n=13). Sur le plan clinique, des épigastralgies étaient rapportées par 44% des patients (n=11), une hémorragie digestive haute était notée chez 6 patients (24%). Huit patients (32%) présentaient une altération de l’état générale. Sur le plan endoscopique, la tumeur était ulcéro-bourgeonnante chez 21 patients (84%). Elle siégeait par ordre de fréquence au niveau de : l’antre gastrique (52 %), de la grosse tubérosité (36 %) et du corps gastrique (12 %). L’adénocarcinome gastrique était bien différencié chez quatre patients (16 %), peu différencié chez 21 patients (84 %). Une composante à cellules en bague à chatons était retrouvée chez 17 patients (68 %).La tumeur était classée T3 chez 13 patients (52%) et T4 chez 12 patients (48%). Treize patients (52%) étaient diagnostiqués au stade de localisations secondaires. Une carcinose péritonéale était notée dans 32% des cas. Une chirurgie curative n’était proposée que chez 12 patients (48%). Le suivi médian était de 41 mois (1 mois- 120 mois). La survie à 5 ans était de 24 %. En analyse univariée, les facteurs influençant la survie étaient le siège antral de la tumeur (p=0,029), le stade T4 (p=0,036), la forme indifférenciée (p=0,016) et la forme linitique (p=0,04). En analyse multi variée, seuls le siège antral, le stade T4 et la forme linitique étaient des facteurs indépendamment liés à une moindre survie.
Discussion
Conclusion
Dans notre étude, le cancer gastrique chez les patients jeunes présentait un profil agressif avec une fréquence élevée des formes avancées, peu différenciées et linitique.
Remerciements