JFHOD

P.295 - Efficacité et tolérance du rituximab sous-cutané dans le traitement des lymphomes gastriques du MALT : étude comparative monocentrique et rétrospective avec la forme intra-veineuse

H. Rotkopf, M. Lévy, C. Copie-Bergman, C. Gagnière, J. Dupuis, J. Tannoury, K. Belhadj, C. Haioun, I. Sobhani, A. Amiot

Introduction

Le lymphome gastrique du MALT (LGM) peut être traité par immunochimiothérapie (rituximab seul ou en association au chlorambucil) en cas d’échec de mise en rémission malgré l’éradication de l’infection à Helicobacter pylori (Hp) ou en cas de LGM Hp-négatifs. Une forme sous-cutanée du rituximab (rituximab SC) a récemment été développée pour la prise en charge des lymphomes folliculaires. Aucune donnée n’existe à l’heure actuelle sur son efficacité et sa tolérance par rapport à la forme intraveineuse (rituximab IV) chez des patients atteints de LGM.

Patients et Methodes

Dans cette étude rétrospective cas-témoin, nous avons inclus tous les patients traités au sein de notre centre universitaire, entre Janvier 2002 et Décembre 2018, par rituximab seul ou en association au chlorambucil pour un LGM Hp-négatif ou persistant malgré l’éradication d’Hp. L’efficacité du traitement (rémission complète et réponse globale) était évaluée à partir des données endoscopiques et histologiques selon le score du GELA, aux semaines 6, 25 et 52 (S6, S25 et S52). La tolérance du traitement était évaluée lors de chaque perfusion et au cours du suivi jusqu’à S52. Les patients traités par rituximab SC (1 perfusion de rituximab IV 375 mg/m² puis 7 injections de rituximab SC 1400 mg) étaient appariés (1:3) à des témoins traités par rituximab IV (8 perfusions intraveineuses de rituximab IV 375 mg/mg²) sur le stade Ann-Arbor, la présence d’une translocation t(11;18), un antécédent de traitement par rituximab et/ou chlorambucil et le type de traitement reçu (rituximab seul ou en association au chlorambucil). Les caractéristiques des patients ont été comparées par les tests du Chi² et de Mann-Whitney. La réponse et la tolérance du rituximab SC ont été comparées à celle du rituximab IV par le test du Chi².

Résultats

Au total, 25 patients ont été traités par rituximab SC entre Janvier 2017 et Décembre 2018 et appariés à 75 patients traités par rituximab IV. Les deux populations étaient comparables à l’exception d’un taux de LDH discrètement plus faibles dans le groupe rituximab SC (0,6 ± 0,2 vs. 0,7 ± 0,2, p<0,001). Dans le groupe rituximab SC, une rémission complète était observée respectivement à S6, S25 et S52 dans 61%, 68% et 68% des cas et une réponse globale dans 83%, 93% et 92% des cas. Dans le groupe rituximab IV, une rémission complète était observée dans 44%, 80% et 89% des cas et une réponse globale dans 72%, 96% et 89% des cas. Aucune différence significative n’est observée entre les deux groupes en termes de rémission complète et de réponse globale. Des évènements indésirables étaient notés dans 40% des cas dans le groupe rituximab SC et 47% dans le groupe rituximab IV (p=0,65). Aucune différence n’était notée entre les deux groupes en termes d’effets indésirables sévères (6%), complication hématologique (35%), nécessité de réduction posologique (7%) ou d’infection intercurrente (11% des cas). La majorité des évènements indésirables concernait des cytopénies sans conséquence clinique.

Discussion

Conclusion

Il n’existe pas de différence d’efficacité et de tolérance du rituximab SC par rapport au rituximab IV pour le traitement du LGM. Ces données plaident pour une utilisation du rituximab SC dans cette indication de façon à simplifier la prise en charge hospitalière et le vécu des patients dans le cadre du traitement du LGM.

Remerciements