P.190 - Etude transcriptomique de la cicatrisation œsophagienne après résection endoscopique étendue
Introduction
Le développement de la résection endoscopique des cancers superficiels de l’œsophage est limité par la constitution de sténoses cicatricielles quasi-constantes lorsque la résection excède 75% de la circonférence œsophagienne. Les traitements de la sténose, préventifs ou curatifs, sont peu efficaces. Dans le but d’identifier des cibles thérapeutiques potentielles pour un traitement préventif, nous avons cherché à identifier les transcrits spécifiquement surexprimés ou réprimés chez les patients ayant développé une sténose œsophagienne post endoscopique.
Patients et Methodes
Il s’agit d’une étude prospective monocentrique dans un centre tertiaire d’endoscopie digestive. Les patients prévus pour une résection endoscopique excédant les trois quarts de la circonférence œsophagienne pour un cancer superficiel de l’œsophage se voyaient proposer l’inclusion dans l’étude. Au décours immédiat de la résection endoscopique étaient prélevées deux biopsies œsophagiennes en muqueuse saine (J0), puis, au cours d’endoscopies de contrôle à J14 et J90, deux paires de biopsies étaient prélevées en muqueuse saine et cicatricielle. Les données cliniques et endoscopiques étaient collectées. Les biopsies étaient placées dans du trizol et conservées à -80°C. Après extraction de l’ARN à l’aide de phénol chloroforme, une analyse transcriptomique par microarray (puce Affymetryx HTA, 2) sur l’ensemble du transcriptome était réalisée. Chaque échantillon J14 et J90 était normalisé à l’aide du rapport avec le niveau de transcription à J0 en muqueuse saine, et les différences de profil transcriptomique comparés à J14 et J90 entre les patients ayant développé une sténose et ceux n’ayant pas développé de sténose post endoscopique.
Résultats
14 patients ont été inclus, parmi lesquels 3 sont sortis de l’étude en raison d’indications de chirurgie complémentaire rendant impossible le suivi à 3 mois, et trois ont retiré leur consentement à poursuivre la surveillance prévue. Finalement huit patients (7 hommes et une femme) ont été analysés, d’âge moyen±DS = 66.7 ±9 ans, 4 ayant développé une sténose post résection et 4 n’en ayant pas développé. Cinq avaient une résection pour néoplasie sur œsophage de Barrett, et 3 pour néoplasie en muqueuse malpighienne, par dissection sous muqueuse dans 7 cas sur 8. Deux patients (un dans chaque groupe) avaient été précédemment traités par résection et traitement ablatif. La zone de résection médiane était de 95 % (90-100) dans le groupe « sténoseur » et de 75% dans le groupe « non sténoseur ». Le site de résection était situé au tiers inférieur de l’œsophage chez 2 patients/4 dans le groupe sténoseur et 3 patients/4 dans le groupe non sténoseur. L’analyse histologique retrouvait initialement un cancer T1a chez tous les patients sténoseurs et 3 patients du groupe non sténoseur, 1 dernier patient ayant une lésion T1b sous muqueuse profonde. L’analyse histologique conventionnelle retrouvait de façon constante un bourgeon charnu aspécifique à J14 et un tissu fibreux cicatriciel à J90. L’analyse comparative des transcrits des groupes sténoseurs et non sténoseurs mettait en évidence à J14 une activation statistiquement significative de l’Il-1 et de SB203580 (inhibiteur de la voie p38-MAPK), et une inhibition statistiquement significative de NUPR1 et de l’IFN γ. Ces différences n’étaient plus identifiées à J90.
Discussion
Conclusion
L’analyse comparative des profils transcriptomiques de patients sténoseurs et non sténoseurs après résection endoscopique étendue de l’œsophage pour cancer superficiel met en évidence des cibles moléculaires potentielles d’action pour un traitement préventif de la sténose œsophagienne.
Remerciements
Les auteurs remercient la SNFGE qui a permis la réalisation de ce travail par l’attribution de la bourse FARE