JFHOD

P320 - Evaluation de la part de la proctologie en médecine générale : étude nationale prospective

Tournu Géraldine, Abramowitz Laurent, Couffignal Camille, Pillant-Le Moult Hélène, Juguet Frédéric, Bouchard Dominique, de Faucal Dominique, Senéjoux Agnès, Laclotte Cécile, Higuero Thierry, Aubert Jean-Pierre

Introduction

La part de la proctologie en gastroentérologie est connue (20 à 30%). Par contre, en amont, les symptômes et les pathologies de l’anus ont été très peu étudiés chez les généralistes qui voient pourtant un nombre beaucoup plus important de patients. Ce travail mesure la prévalence des symptômes anaux en médecine générale et évalue l’acceptabilité de leur exploration.

Patients et Méthodes

Tous les patients majeurs consultant leur généraliste au cours de quatre demi-journées de consultation étaient inclus. Les symptômes anaux, spontanément déclarés ou non, étaient systématiquement recherchés. Pour tout patient symptomatique les obstacles à la réalisation et à l’acceptation de l’examen anal étaient recherchés. Le diagnostic porté par le généraliste était relevé, une proposition de consultation chez un proctologue était faite et le diagnostic du proctologue était recueilli et comparé à celui du généraliste.

Résultats

Sur une période de 6 mois, 1061 patients ont été inclus par 57 médecins généralistes à Beausoleil, Bordeaux, Nîmes, Paris et Rennes. La prévalence des symptômes anaux était de 15,6 IC95% [14 ; 18] % mais 85% de ces patients ne révélaient un symptôme anal qu’après l’interrogatoire ciblé, malgré une gêne cotée à 3 IQR [1 ; 5] sur 10. Les symptômes retrouvés étaient un saignement (46,4%), un prurit (44,6%), une douleur (34,3%), une tuméfaction (27,1%), un suintement (10,2%) et une perte incontrôlée de selles ou de gaz (9%). Bien que 65% des patients acceptent l’examen anal, il n’était pas proposé dans 45% des cas. La réalisation de l’examen anal était associée à un taux diagnostique significativement plus important, de 76% contre 20% (p<0,001). Alors que la principale pathologie anale diagnostiquée était la maladie hémorroïdaire (25,8%), suivie de la fissure anale (6,1%), 60,1% des patients n’avaient pas de diagnostic. Le diagnostic par le proctologue était concordant dans 14 cas sur 17.

Conclusion

La part des symptômes anaux non déclarés par les patients est importante en médecine générale, malgré l’impact sur leur vie quotidienne. Une meilleure formation des généralistes semble nécessaire afin de briser le tabou et améliorer la prise en charge des pathologies anales.

Remerciements, financements, autres

Etude réalisée avec le financement des laboratoires Bayer.