P.181 - Hémorragie digestive haute : les particularités cliniques, endoscopiques et évolutives entre les patients présentant une hémorragie communautaire et celle intra-hospitalière. Étude prospective
Introduction
La survenue d’une hémorragie digestive haute (HDH) reste un événement potentiellement grave, aboutissant le plus souvent à une endoscopie en urgence alors même que la majorité des HDH ne constituent pas une menace vitale immédiate. Cependant, il n'y a pas assez d’études comparant le profil épidémiologique, les facteurs de risque, et la prise en charge endoscopique entre les patients non hospitalisés nouvellement admis aux urgences pour une hémorragie digestive haute (HDH) et ceux déjà hospitalisés.
Cette étude a pour but de comparer les particularités cliniques, endoscopiques et évolutives entre les patients présentant une hémorragie communautaire et celle intra-hospitalière.
Patients et Methodes
Il s’agit d’une étude prospective transversale monocentrique à propos de 332 patients, menée sur une période d’un an entre juin 2020 et août 2021.
Nous avons inclus dans notre étude tous les patients admis dans notre formation au sein de l’unité d’endoscopie des urgences pour HDH.
Nous avons réparti nos patients en 2 groupes, groupe A correspondant aux patients avec hémorragie communautaire et groupe B correspondant aux patients avec hémorragie intra hospitalière
Résultats
Parmi les 332 FOGD réalisées pour HDH, 81% des cas (n=269) présentaient une hémorragie communautaire contre 19 % (n=63) avec une hémorragie intra hospitalière.
Pour le groupe A l’âge moyen était de 58,8 ± 17,2 ans (17-90 ans) avec un sex ratio H/F de 2,2. 20,44 % avaient des comorbidités, L’endoscopie était décrite comme anormale dans 88,9% des cas dont la cause était dominée par l’origine ulcéreuse dans 42 % des cas suivi de l’origine variqueuse dans 21 % des cas et l’origine néoplasique dans 11 % des cas, un saignement actif a été retrouvé dans 13,3 %, aucun décès n’est survenu.
Pour le groupe B l’âge était de moyen 61,7 ± 14,2 ans (17-88 ans) avec un sex ratio H/F de 3,5. 58,7 % avaient des comorbidités, L’endoscopie était décrite comme anormale dans 85,7 % dont la cause était dominée par l’origine ulcereuse dans 51 % suivi de l’origine néoplasique, un saignement actif a été retrouvé dans 26,9% des cas, 3 cas de décès sont survenus en post-endoscopie chez des patient qui étaient déjà hospitalisés en réanimation pour un autre motif.
Il n’y avait pas de différence statistiquement significative entre les deux groupes A et B concernant l’âge des patients (p=0,21), le sexe (p=0,19) et l’origine du saignement (p=0,23). Par contre on a noté une différence statistiquement significative entre les deux groupes A et B concernant la présence de comorbidités (10,9% vs 40,2%, p=0,01), l’usage d’anti thrombotique (16,4% vs 30,2%, p=0,012), la présence d’un saignement actif (16,1% vs 32,1%,p=0,008), le recours à un geste hémostatique endoscopique (17,3% vs 29,2%, p=0,04), la nécessité transfusionnelle (14,3% vs 37%, p=0,002). Le score de Blatchford médian était respectivement de 9 ± 3,5 et de 12 ± 3 (p<0,001). Le score de Rockall était respectivement de 4,22 ± 0,079 et de 5,04 ± 0,131 (p<0,01).
Discussion
Conclusion
Dans cette étude comparative les patients en cours d’hospitalisation pour un autre motif présentait l'origine ulcéreuse comme principale cause de l'HDH. Il existait une nécessité transfusionnelle, un taux de saignement actif, un recours à l’hémostase endoscopique et une mortalité plus élevés pour les hémorragies intra-hospitalières. Cela semblait en lien essentiellement avec des comorbidités plus importantes.
Remerciements