P.310 - Impact des nouvelles recommandations HAS-INCa de dépistage systématique du déficit en dihydropyrimidine déshydrogénase (DPD) sur la prise en charge des patients déficitaires
Introduction
Les fluoropyrimidines (5-fluorouracile (5-FU) et capécitabine) peuvent causer des toxicités sévères (20 à 25 %), voire létales (0,1 à 1 %), en partie liée à un déficit d’activité en dihydropyrimidine déshydrogénase (DPD). Dans ce contexte, la Haute autorité de Santé (HAS) et l’Institut national du cancer (INCa) ont recommandé le dépistage systématique du déficit en DPD par mesure de l’uracilémie avant l’introduction d’une chimiothérapie par fluoropyrimidines. En cas de valeur comprise entre 16ng/mL et 150ng/mL, il est recommandé d’adapter la posologie initiale des fluoropyrimidines puis de réajuster la posologie dès le deuxième cycle en fonction de la tolérance au traitement. L’objectif principal était d’évaluer l’impact de ces recommandations sur la prise en charge des patients avec une uracilémie initiale augmentée et la fréquence des patients déficitaires en vie réelle.
Patients et Methodes
Un recueil rétrospectif des caractéristiques des patients, des doses et des toxicités graves lors des 4 premières cures de chimiothérapie à base de fluoropyrimidine a été effectué chez tous les patients ayant une uracilémie supérieure à 16ng/mL entre novembre 2018 et juin 2019 dans un CHU.
Résultats
Sur un total de 269 patients dépistés, 38 (14,1%) avaient une uracilémie > 16ng/mL et aucun > 150 ng/mL. Un total de 23 patients ayant reçu une chimiothérapie par fluoropyrimidines était analysable. Leurs caractéristiques étaient : 30% de femmes (n=7); âge moyen 69,5ans; IMC moyen 24kg/m2; clairance créatinine moyenne 77,9mL/min/1,73m2; état général OMS 0-1 87 % (n=20); taux d’uracilémie médian 19,2ng/mL (Min 16,2 - Max 39,7); maladie localisée 22% (n=5), localement avancée 30% (n=7), métastatique 52% (n=12). Les localisations tumorales étaient : colo-rectale (n=13), œsophage (n=3), pancréas (n=3), estomac (n=3). Les patients avaient reçu du 5-FU (n=21) ou de la capecitabine (n=2), dans le cadre d’une polychimiothérapie (n=19), majoritairement FOLFOX 48% (n=10). Les résultats concernant le 5FU (n=21) sont présentés dans le tableau.
Les doses de capécitabine (n=2) étaient respectivement de 75% et 50% sans toxicité de grade 3-4 et la posologie n’a pas été réajustée. Aucun décès toxique n’a été constaté.
Discussion
Conclusion
Cette étude de pratique montre que la prise en charge des patients traités par fluoropyrimidines avec uracilémie augmentée est hétérogène avec un réajustement non optimal des doses de chimiothérapie. Le taux de toxicité grave est faible. Une étude prospective multicentrique nationale est planifiée (FUSAFE-3). Des données actualisées sur un effectif plus large seront présentés au congrès
Remerciements