JFHOD

P.256 - Impact du sexe sur les aspects cliniques de la maladie cœliaque

Z. Kassama, M. Boumendjel, M. Fermas, I.S. Boumarafi, F. Boutra

Introduction

La maladie cœliaque (MC) est une entéropathie chronique à prédominance féminine. Le but de notre travail était d’étudier l'influence du sexe sur les Caractéristiques cliniques et évolutives de la MC.  

Patients et Methodes

Les données ont été recueillies prospectivement à partir des dossiers des malades adultes (Age > 18 ans) atteints de MC confirmée, recrutés entre 2015 et 2018 au niveau du service d’hépato-gastroentérologie du CHU de Constantine. L’âge et le délai diagnostique ainsi que le mode de présentation lors du diagnostic de la maladie cœliaque, étaient analysés. De plus, nous avons étudié les autres paramètres au moment du recrutement: Antécédents familiaux de MC, body mass index (BMI), manifestations digestives et extra-digestives, survenue de maladies auto-immunes (MAI) et d’autres comorbidités, observance au régime sans gluten (RSG), survenue de complications et la mortalité. 

Résultats

Nous avons inclus 196 patients atteints de MC. L’âge moyen était de 35,5 ± 12,02 ans avec une nette prédominance féminine (45H/151F ; sex-ratio: 0,29). Il n'y avait pas de différence entre les deux sexes dans l'âge (p= 0,54) ou dans le délai diagnostique (p=0,7) ni dans la présentation de la maladie au moment du diagnostic (p=0,76). La MC familiale est retrouvée dans 27,81% (n=42) chez les femmes et dans 24,44% (n=11) chez les hommes (p=0,65), avec un lien de parenté de premier degré prédominant sans différence statistique entre les deux sexes (p=0,32). Les manifestations digestives étaient le plus souvent frustes. La diarrhée chronique était le signe le plus fréquent dans la MC quelque soit le sexe (p=0,41). Le statut pondéral n’était pas différent entre les femmes et les hommes (p=0,15), mais la surcharge pondérale est plus observée chez les femmes que chez les hommes. Les manifestations extra-digestives étaient plus retrouvées chez les femmes que chez les hommes (p=0,01), dominées par les douleurs osseuses (p=0,004). Les femmes avaient un déficit vitaminique, notamment en vitamine D, par rapport aux hommes (p=0,02). Les différences entre les deux sexes n'ont pas été observées concernant les autres manifestations : L’anémie (p=0,8), la carence martiale (p=0,23), le syndrome dépressif (p=0,6) et les anomalies osseuses à la densitométrie osseuse (p=0,25). L’atrophie villositaire totale est la lésion histologique la plus fréquente dans les deux sexes (p=0,42). Les maladies auto-immunes étaient retrouvées dans 42,86%, leur répartition était similaire entre les deux sexes (p=0,65). Cependant, la prévalence de la thyroïdite auto-immune était plus élevée chez les femmes (p=0,03). L’observance au RSG n’était pas liée au sexe (p=0,60). Le taux de mortalité n’était pas différent entre les femmes et les hommes (4,64% vs 6,67% ; p=0,6). Et la néoplasie était la cause de décès la plus fréquente, surtout chez les femmes. 

Discussion

Conclusion

Notre étude a démontré que la maladie cœliaque est plus fréquente chez les femmes avec quelques différences de présentation clinique liées au sexe. Les femmes ont plus de manifestations extra-digestives que les hommes. La répartition des MAI n’était pas influencée par le sexe, en dehors de la prévalence élevée de la TAI chez les femmes.  

Remerciements