JFHOD

P.287 - Intérêt de la TEP/IRM dans la prise en charge des tumeurs neuroendocrines (TNE) digestives : résultats d’une étude pilote monocentrique

J. Tannoury, J. Chalaye, S. Mulé, I. Baumgaertner, F. Brunetti, A. Luciani, E. Itti, I. Sobhani

Introduction

Le bilan néoplasique des TNE exige la pratique de différents examens d‘imageries incluant TDM, IRM, Scintigraphie. Le principe de machine hybride développé par l’introduction de la TEP/TDM en 2001 a révolutionné l’imagerie oncologique. La technologie TEP/IRM corps entier est disponible en France depuis 2015. Elle pourrait théoriquement diminuer le coût et le nombre de déplacements et fournir des informations combinées fonctionnelles et structurelles. Le but de notre étude est d’évaluer la place de la TEP/IRM dans la prise en charge des tumeurs neuroendocrines (TNE) digestives.

Matériels et méthodes

De juillet 2017 à septembre 2019, la pratique de TEP/IRM a été proposée aux patients consécutifs suivis pour une TNE digestive. Le diagnostic de TNE a été prouvé histologiquement chez l’ensemble des patients sur des biopsies du primitif, de lésions secondaires ou d’une pièce opératoire. Au moment de l’examen TEP/IRM, tous les patients avaient une imagerie thoracique et/ou abdominale (par TDM ou IRM injectée et des scintigraphies appropriées) datant de moins de 6 mois. Toutes les images ont été interprétées en TEP et en IRM séparément puis en TEP/IRM. Toutes les TEP/IRM ont été relues en RCP. 

Résultats

Sur l’ensemble des patients suspect ou atteint d’une TNE digestive pendant la période de l’étude, n=39  (52%) ont bénéficié d’une TEP/IRM (24 hommes, 15 femmes, âge médian : 62 ans {20-84}) ; les refus étant impacté par l’éloignement du centre ou la durée longue de l’examen. La durée moyenne d’un examen était de 50 minutes (extrêmes 45-70). Les radiotraceurs utilisés étaient le FDOPA (n=28) et le FDG (n=11). Au moment de l’examen TEP/IRM (baseline), chez 6 patients, la TNE était diagnostiquée dans un contexte de néoplasie endocrine multiple de type 1 (NEM1) et deux patients étaient atteints d’une neurofibromatose de type I ; le primitif était grêlique (n=18), pancréatique (n=10), autre (n=5) ou non déterminé (n=6) ; la tumeur était de grade G1 (n=24), G2 (n=12) et G3 (n=3) ; la maladie était connue métastatique chez 32 patients. En baseline, sur les 39 examens réalisés, 15 (38,5%) ont permis la détection de nouvelles lésions non décrites sur les imageries antérieures datant de moins de six mois ; une lésion primitive a été détectée chez deux des six patients de primitif inconnu (un grêle et un pancréas) ; de nouvelles lésions secondaires (n=5) ou d’une récidive locale (n=1) ont été signalées. De façon inattendue une localisation secondaire myocardique a été détectée chez quatre patients et un cancer autre primitif (vésico-prostatique) chez deux patients. Le suivi des patients par TEP/IRM semestriel (1 à 4 par patient) est en cours d’évaluation.

Discussion

Conclusion

La TEP/IRM, appareil hybride combinant les fonctionnalités de la TEP et de l’IRM, permet de mesurer simultanément le métabolisme des TNE (avec le radiotraceur TEP adapté) et la caractérisation tissulaire (séquences IRM plus informatives qu'en TDM) selon le principe du "one-stop shop". Elle a permis d’adapter la prise en charge thérapeutique chez environ un tiers de nos patients. Son intérêt dans la surveillance des patients atteints d’une TNE digestive devrait faire l’objet d’une évaluation médico-économique.

Remerciements

Don des laboratoires Novartis