P.100 - Intérêt d’une ré-intervention après une résection sub-optimale pour une tumeur neuroendocrine de l’intestin grêle non métastatique : une étude préliminaire multicentrique
Introduction
Chez les patients atteints d’une tumeur neuroendocrine de l'intestin grêle (IG-TNE) non métastatique, la résection chirurgicale complète est le seul espoir d’avoir un traitement curatif. Cependant, au moins 20% des patients ont une résection sub-optimale liée principalement à une lymphadénectomie incomplète ou à l’absence de palpation de l’intégralité de l’intestin grêle permettant de rechercher une tumeur primitive multiple. Cette étude a pour but d’évaluer les effets d’une reprise chirurgicale après une résection initiale sub-optimale (RISO) et la concordance entre la présence de résidu tumoral (tumeur primitive et/ou ganglionnaire) lors de la reprise chirurgicale et sur l’imagerie.
Matériels et méthodes
Il s’agit d’une étude multicentrique rétrospective incluant tous les patients ayant eu une chirurgie dans les 18 mois suivant une RISO. La survie sans récidive (SSR) était définie par le temps entre la date de la reprise chirurgicale et la récidive ou le décès toutes causes confondues. Le taux de concordance entre la suspicion de tumeur résiduelle sur l’imagerie d’intervalle et sa présence effective lors de la reprise chirurgicale était analysé en calculant le coefficient kappa.
Résultats
21 patients ont eu une chirurgie répétée pour une IG-TNE non métastatique avec un suivi médian de 2,3 ans (IQR 0.6-3.75). La présence de tumeur résiduelle était suspectée chez 17/21 patients (81%) sur l’imagerie d’intervalle. La présence de tumeur résiduelle était retrouvée chez 20/21 patients (95%) lors de la reprise chirurgicale. L’imagerie d’intervalle a montré un accord de concordance faible pour la détection de tumeur primitive résiduelle (kappa = 0.28, 95%CI: 0.05- 0.62; p = 0.09) et très faible pour celle d’adénopathies résiduelles (kappa= 0.17, 95%CI: 0.28-0.62; p=0.45). La reprise chirurgicale a permis d’obtenir une clairance tumorale complète chez 76% des patients (16/21). Parmi eux, 5/16 ont développé des métastases hépatiques durant le suivi. La médiane de survie sans récidive était de 70,6 mois (IQR 39.7-NA).
Discussion
Conclusion
La reprise chirurgicale après une RISO pourrait permettre d’obtenir une clairance tumorale et de prolonger la période de rémission. Cette stratégie devrait être systématiquement discutée après une RISO, même si l’imagerie post résection initiale ne retrouve pas de résidu tumoral. Par ailleurs, afin de maximiser la détection de maladie résiduelle potentiellement résécable, les modalités des imageries réalisées après une chirurgie dans un but curatif devraient être redéfinies.
Remerciements