JFHOD

P.422 - La colite aiguë grave : peut-on prédire un échec du traitement médical de première ligne ?

S. Zaouga, M. Zakhama, F. Zine El Abidine, A. Guediche, M. Ben Abdelwahed, R. Baklouti, I. Jemni, W. Bouhlel, B.C. Nabil, L. Safer

Introduction

La colite aigue grave (CAG) est une complication des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) qui peut mettre en jeu le pronostic vital.  Son traitement repose essentiellement sur la corticothérapie par voie intra-veineuse.  Néanmoins une absence de réponse initiale à ce traitement est fréquemment observée.

Le but de notre étude était de rechercher les facteurs prédictifs d’échec du traitement de première ligne au cours des CAG.

Patients et Methodes

Nous avons mené une étude rétrospective, ayant inclus tous les patients suivis pour MICI admis dans notre service pour prise en charge d'une CAG. Les données cliniques, biologiques, endoscopiques et évolutives ont été rapportées.

Résultats

Notre série comportait 55 patients.  Le sexe ratio était de 0,89 [H/F=26/29]. L’âge moyen au moment du diagnostic de la maladie était 38 ans  [20 ans- 63 ans].Des antécédents familiaux de MICI ont été notés dans 20 % des cas, 36 % des patients étaient tabagiques. La MICI sous-jacente était une rectocolite hémorragique (RCH) dans 60% des cas, une maladie de Crohn dans 40 % des cas. La CAG était inaugurale chez 17 patients (30%) et émaillant l’évolution de la maladie chez 38 patients (70%). Le tiers des patients connus porteurs d’une MICI, étaient naïfs aux immunosuppresseurs. Le taux sérique médian de la protéine C-réactive (CRP) était de 81 mg/L, l’albuminémie médiane était de 30,7 g/L et le taux d’hémoglobine médian était de 9.8 g/dl. Les signes endoscopiques de gravité étaient objectivés dans 47,5% des cas. Une corticothérapie intraveineuse a été prescrite chez tous les patients diagnostiqués d’une CAG avec un taux de réponse de 60%.Les facteurs associés à un risque important d’échec de la corticothérapie étaient : la présence de signes endoscopiques de gravité (p = 0.002) et un taux d’albumine sérique inférieur à 30 g/L (p=0.03).

Discussion

Conclusion

Dans notre étude la présence de signes endoscopiques de gravité et une albuminémie inférieure à 30 g/l étaient prédictifs d’une corticorésistance au cours de la CAG, d’où l’intérêt d’une détection précoce de ces éléments au moment de l’évaluation initiale des patients admis pour CAG.

Remerciements