C.013 - La présence d’un facteur de risque prothrombotique majeur prédit la récidive thrombotique précoce en cas de thrombose veineuse portale aiguë non cirrhotique secondaire à une cause locale : étude LOCAPORT
Introduction
Une cause locale est identifiée dans 21% des thromboses aiguës de la veine porte (TVP) en l’absence de cirrhose. L’objectif de cette étude était d’évaluer le risque de récidive thrombotique ainsi que les facteurs de risque de récidive dans cette population.
Matériels et méthodes
Étude multicentrique rétrospective issue d’une cohorte de patients de maladies vasculaires du foie ayant un diagnostic de TVP aiguë avec une cause locale entre 1992 et 2021. Les critères d’inclusion étaient : la présence d’une thrombose aiguë segmentaire d’une branche ou du tronc de la veine porte ayant au moins une cause locale (infectieuse, inflammatoire, traumatique, chirurgicale ou néoplasique) concomitante ou consécutive (délai cause locale/ thrombose < 3mois). La recherche de facteurs de risque prothrombotiques majeurs (antécédent personnel ou familial du premier degré de thrombose veineuse profonde récidivante non provoquée, syndrome myéloprolifératif, mutation homozygote ou hétérozygote composite du facteur V Leiden et du gène G20210 de la prothrombine, syndrome des anticorps antiphospholipides établi, déficit familial en antithrombine, contraception orale oestro-progestative non arrêtée ou en cours, grossesse en cours et jusqu’à 6 semaines du post-partum, hémoglobinurie nocturne paroxystique, maladie de Behçet) et faibles (mutation hétérozygote du facteur V Leiden ou du gène G20210 de la prothrombine, hyperhomocystéinémie, déficit en protéine C ou S, mutation C 677T à l’état homozygote de la MTHFR) était effectuée chez l’ensemble des patients.
Résultats
Un facteur de risque prothrombotique était identifié chez 34/118 (29%) des patients inclus, dont 18/118 (15%) étaient un facteur majeur. Le taux d’incidence de récidive thrombotique était de 2,94 [0,00-6,22] pour 100 patients-années (PA) à un an et de 4,75 [2,46-7,04] pour 100 patients-années (PA) après 19,5 mois de suivi médian. La prévalence des facteurs prothrombotiques n’était pas significativement différente entre les groupes avec et sans récidive thrombotique au cours du suivi (p= 0,775). En revanche, en analyse de survie, la présence d’un facteur de risque majeur était significativement associée à une récidive thrombotique (RR 4,2 [1,18-14,91], p= 0,026) (figure I). L’absence de recanalisation portale était significativement plus à risque de récidive que lorsque la recanalisation était partielle (66,7% vs 32,4%, p= 0,019). Un traitement anticoagulant de courte durée (≤ 6mois) était administré chez 24/115 (21%) patients alors que 91/115 (79%) ont reçu un traitement anticoagulant au long cours (> 6mois). Dans ce contexte, la durée d’anticoagulation n’était pas significativement associée au risque de récidive thrombotique avec un taux de 5,48 [0,00-11,50] pour 100 PA en cas d’anticoagulation ≤ 6 mois et de 4,83 [2,16-7,50] pour 100 PA en cas d’anticoagulation > 6 mois (p= 0,47).
Discussion
Conclusion
En cas de TVP aiguë non cirrhotique secondaire à une cause locale, un facteur de risque majeur de thrombose est fréquemment identifié. Sa présence multiplie par 4,2 le risque de récidive de thrombose. Compte tenu de l’effectif élevé de patients sous anticoagulants au long cours, cette étude ne permet pas de conclure sur le bénéfice éventuel d’un traitement anticoagulant prolongé en cas de cause locale.
Remerciements