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P.293 - Le drainage biliaire endoscopique dans le traitement palliatif des tumeurs de Klatskin : résultats et facteurs associés au succès ou à l'échec

S. Rokhsi, T. Addajou, S. Mrabti, A. Benhamdane, A. Sair, A. Touibi, R. Berraida, I. El Koti, F. Rouibaa, A. Benkirane, H. Seddik

Introduction

La tumeur de Klatskin est un cholangiocarcinome qui se développe à partir des canaux biliaires droit ou gauche et de la partie supérieure de la voie biliaire principale (VBP). Elles sont habituellement diagnostiquées à un stade avancé inopérable, et leur pronostic est extrêmement mauvais. Le drainage biliaire est proposé en situation palliative et comporte un risque élevé de complications infectieuses. 

Le but de notre travail est de rapporter les résultats de drainage biliaire endoscopique ainsi que les facteurs associés à son succès ou à son échec. 

Patients et Methodes

Il s’agit d’une étude rétrospective et analytique colligeant 75 patients, menée entre juillet 2009 et août 2021, incluant tous les patients admis pour une tumeur de Klatskin et dont l’indication du drainage endoscopique a été posée. 

Les facteurs associés au succès ou à l’échec du traitement endoscopique ont été étudiés par analyse de régression logistique.

L’analyse statistique a été réalisée par le logiciel SPSS version 22.0.

Résultats

L’âge moyen de nos patients était de 62,67 +/-12 ans avec des extrêmes allant de 31 ans à 93 ans. Notre série a été caractérisée par une prédominance masculine à 68% soit un sex ratio de 2,12.

Le cholangiocarcinome a été classé bismuth IV  chez 50,6% des patients, bismuth IIIa chez 30% des patients, bismuth IIIb chez 13% des patients et bismuth II chez 6 % des patients.

Seize pourcent des patients avaient des métastases hépatiques.

Le drainage endoscopique a été réalisé avec succès chez 81,3% des patients par une prothèse plastique dans 32% des cas (n=24), par une prothèse métallique dans 45,2% cas (n=34) et par drain nasobiliaire dans 4,1 % cas (n=3).

Quarante sept pourcent des patients (n=35) ont bénéficiés d’une dilatation de la sténose avant la mise en place de la prothèse. 

Les causes d’échec de la mise en place de prothèse étaient essentiellement liées à l’échec du cathétérisme de la papille, l’échec du passage du fil-guide à travers la sténose, ou à l’envahissement duodénal par la tumeur.

En analyse multivariée et en ajustant sur les paramètres étudiés, à savoir l’âge, le sexe, le type de la tumeur selon la classification de bismuth, la présence de métastases et la dilatation endoscopique de la sténose, seules la présence de métastases, la dilatation endoscopique de la sténose et le type de la tumeur selon la classification de bismuth modifient le taux de succès.  

En effet, la dilatation endoscopique de la sténose avant la mise en place de prothèse multiplie par 4 le taux de succès [OR=4 ; p=0,01], alors que la présence de métastases diminue ce taux de 65% [OR=0,35;  p<0,001]. Cependant, les tumeurs classé Bismuth IV [OR=8 ; p<0,001] ou Bismuth IIIa [OR=5 ; p=0,004] étaient associés à un risque d’échec du traitement endoscopique.

Discussion

Conclusion

Notre étude suggère que la présence de métastases, d’un cholangiocarcinome hilaire classé  Bismuth IV ou Bismuth IIIa semblent être associée à l’échec du drainage biliaire endoscopique  des tumeurs de Klatskin alors que la dilatation endoscopique avant la mise en place de la prothèse semble être associée à son succès.

Remerciements