JFHOD

P.320 - Le niveau scolaire : un facteur déterminant dans les manifestations anxio-dépressives chez les patients atteints de MICI

A. Derbel, S. Nasr, W. Dahmani, O. Chatti, N. Elleuch, W. Ben Ameur, A. Hammami, A. Braham, S. Ajmi, A. Ben Slama, M. Ksiaa, H. Jaziri, A. Jmaa

Introduction

Les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI) représentent une entité chronique et invalidante qui s’associe à une comorbidité psychologique et psychiatrique souvent négligée par les médecins traitants. Ces troubles semblent être encore plus fréquents chez les patients hospitalisés.  L'objectif de cette étude était de dépister une symptomatologie dépressive ou anxieuse chez les patients hospitalisés pour poussée de MICI et de déterminer les facteurs épidémiologique, socio-économiques et clinques qui s’y associent

Patients et Methodes

Il s'agit d'une étude transversale sur une période de 6 mois incluant les patients admis dans notre service pour une maladie de Crohn ou une rectocolite hémorragique (RCH) et ayant accepté de participer à cette étude. Nous avons déterminé pour chaque patient l’âge, le sexe ,le statut matrimonial , le niveau socioéconomique le niveau d’étude , la durée du suivi, le phénotype  , les complications antérieures et au moment du questionnaire , les manifestations extradigestive et les différents traitements  reçus. Les participants ont rempli le Hospital Anxiety and Depression Scale (HADS), qui est une échelle d'auto-évaluation en 14 éléments fournissant des scores de sous-échelle distincts pour l'anxiété (HADS-A) et la dépression (HADS-D). L’analyse multivariée par régression logistique binaire a été utilisée pour déterminer les facteurs associés à la dépression et l’anxiété chez les patients atteints de MICI. 

Résultats

 Notre étude a inclus 42 (65,6%) patients atteints de MC et 20 patients atteints de RCH (31,3%). L’âge moyen de notre population était de 35,9± 14,8 ans. Il s’agissait de 24 hommes (37.5%) et de 40 femmes (62.5%). Parmi nos patients, 46.9% (n=30) étaient mariés, 3% étaient divorcé(n=2), 84.4% (n=54) avaient un niveau socioéconomique moyen et 34.4% étaient en chômage (n=22). Vingt-huit pourcent de notre population (n=18) avait un niveau d’étude universitaire tant dis que dans 18% des cas (n=9) le niveau scolaire se limitait à un enseignement primaire.

La complication la plus fréquente parmi nos patients était l’occlusion intestinale aigue (26,7%, n=16) suivi des colites aigues graves (21,9%, n=14) et des collections intra-abdominales profondes (15,6%,n=10). Vingt-huit patients avaient déjà été opérés (43,8%) et 15,6% (n=10) avaient une stomie au moment de l’hospitalisation.  L’application du HADS à notre population a révélé que 40.6% (n=26) avaient une anxiété pathologique et 43.8% (n=28) avaient des symptômes dépressifs au moment du questionnaire. En analyse univariée, l’antécédent de chirurgie et l’absence de travail fixe étaient associés à une anxiété pathologique ( p : 0.051 et 0.05 ) . Toutefois, un niveau d’éducation primaire était le seul facteur prédictif d’anxiété pathologique en analyse multivariée (p : 0.051, OR : 10, IQ95% [0.99-100] ). Aucun paramètre clinique ou épidémiologique n’était associé à une dépression pathologique

Discussion

Conclusion

Ces résultats mettent en exergue la fréquence des manifestations anxiodépressives au cours des MICI. Ces troubles devraient être dépistés systématiquement notamment chez les patients hospitalisés et pris en charge par des spécialistes pour garantir aux patients une meilleure qualité de vie. 

Remerciements