JFHOD

P.361 - Les choix alimentaires chez les patients atteints d’une MICI : quoi, quand et pourquoi ?

A. Bouchareb, O.K. Sallem, M. Zakhama, S. Moussaoui, A. Guediche, W. Bouhlel, M. Ben Abdelwahed, R. Baklouti, I. Jemni, A. Rhaiem, B.C. Nabil, L. Safer

Introduction

Comme elles touchent le tube digestif, dont la fonction première est de fournir à l’organisme des nutriments à partir des aliments ingérés, les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) sont en cœur des investigations nutritionnelles afin d’établir un lien entre les différents groupes d’aliments, la physiopathologie des MICI, ainsi que leur pronostic. En pratique clinique, les patients atteints de MICI, optent souvent pour la sélection ou l’éviction de certains aliments pour des raisons diverses.

L’objectif de notre étude  était de Dresser un état de lieux sur les différents types de choix alimentaires chez les patients atteints de MICI, en quels moments (période de poussée ou plutôt en phase de rémission) et pour quelles raisons.

Patients et Methodes

Il s’agit d’une étude transversale descriptive menée au sein du service de Gastroentérologie de Monastir incluant les patients porteurs d’une MICI et chez qui on a effectué un interrogatoire minutieux ainsi qu’un questionnaire alimentaire évaluant 14 types d’aliments pour apprécier les différents profils alimentaires de ces patients.

Résultats

Durant la période de l’étude, 100 patients ont été inclus. Cinquante-cinq des patients étaient des femmes et 45 des hommes. L’âge moyen était de 41 ans [18-77]. Il s’agissait d’une maladie de crohn dans 64% des cas et d’une RCH dans 36%. La majorité (88 %) des patients étaient en rémission. Durant les poussées inflammatoires de la maladie, la totalité des patients sélectionnaient et évitaient certains aliments selon la tolérance de chacun afin de soulager les symptômes. Les aliments les plus mal tolérés étaient : les aliments riches en gluten dans 92% des cas, les légumineuses dans 72% des cas, les aliments industrialisés dans 72% des cas et les aliments sucrés dans 66% des cas. En période de rémission, 74% des patients ont opté pour des évictions alimentaires vs 26% qui n’ont fait aucune restriction. Le motif d’éviction principal était  la survenue de troubles fonctionnels intestinaux (TFI) : des douleurs abdominales chez 40% des patients, ballonnement abdominal dans 42%, gargouillement intestinal dans 32% et les flatulences dans 30%. Par ailleurs, les autres motifs d’éviction alimentaires étaient : une diarrhée liquidiennes dans 24% des cas, un pyrosis dans 18% des cas et des nausée dans 12% des cas, Les évictions en rapport avec la survenue des symptômes du côlon irritable portaient essentiellement sur les aliments riches en gluten (66%), les légumineuses (62%), les aliments industrialisés (52%) et les aliments sucrés (52%) avec bonne évolution clinique et améliorations des symptômes digestifs.

Discussion

Conclusion

Au vu de ces résultats nous constatons que la quasi-totalité des patients atteints des MICI oriente son choix alimentaire différemment en fonction de la phase évolutive de la maladie (maladie active ou en rémission) et de la tolérance digestive des différents types d’aliments. Néanmoins ces restrictions alimentaires, en dépit d’une amélioration clinique, peuvent compromettre le statut nutritionnel de ces patients ainsi que l’évolution de la maladie. Des études approfondies cherchant à établir des liens entre le microbiote intestinal de chaque individu, le statut inflammatoire et le métabolisme des différents types d’aliments sont indispensables afin de rationaliser les prescriptions diététiques au cours de ces affections.

Remerciements