P.441 - Les inhibiteurs de la pompe à protons : évaluation des pratiques de prescription par les médecins en formation au sein de l'hôpital
Introduction
Les inhibiteurs de la pompe à proton (IPP) ont révolutionné la prise en charge des pathologies liées à l’hypersécrétion acide gastrique et en chef de file la maladie ulcéreuse gastroduodénale. Etant une molécule bien tolérée et très efficace, sa prescription est parfois abusive, surtout par les médecins en cours de formation, qui méconnaissent souvent les effets secondaires et les possibles complications à long terme. On s’est proposé à travers ce travail, d’évaluer les pratiques de prescription des IPP chez les médecins en cours de formation au sein de notre hôpital.
Patients et Methodes
Il s’agit d’une étude prospective descriptive transversale, chez une population de médecins en cours de formation dans notre hôpital, moyennant un questionnaire préétabli, anonyme, sur une période de 2 mois allant du premier Aout au 30 Septembre 2021. Le questionnaire a été réalisé grâce à l’application google forms puis envoyé aux différents médecins par mail.
Résultats
Nous avons envoyé le questionnaire à 156 médecins en cours de formation. Le taux de réponse était de 66 % soit 104 médecins répartis en 14 internes et 90 résidents. Les différentes spécialités représentées étaient la médecine de famille (32%), la gastroentérologie (22%), la rhumatologie (15%), la médecine d’urgence (11%), la gynécologie-obstétrique (6%), la psychiatrie (6%), l’orthopédie (4%) et la pneumologie (4%). Les motifs justifiants la prescription des IPP étaient représentés principalement par les épigastralgies dans 88% de cas, suivis par l’association avec les antiinflammatoires non stéroïdiens dans 82% des cas et dans le cadre de la quadrithérapie d’éradication de l’Helicobacter pylori dans 34% des cas. L’Oméprazole était de loin la molécule la plus prescrite (84%) suivie par l’Esoméprazole (63%). Les autres molécules (pantoprazole et lansoprazole) n’étaient prescrites que rarement, et nous avons remarqué que seuls les gastroentérologues les utilisaient. Le choix de la molécule était motivé par le prix, ce qui a été affirmé par 82% des réponses, alors que l’efficacité de la molécule était le critère sur lequel se sont basés 32% des médecins. Les IPP ont été prescrits le plus souvent en mono-dose (75% des réponses). La durée de prescription de 3 à 7 jours était la plus fréquemment retrouvée dans 57% des réponses, suivie par 7 à 15 jours dans 30% des cas. Une prescription des IPP au long cours a été affirmée par 78% des médecins en cas de non amélioration ou de récidive des symptômes ayant motivé la prescription. Seulement 40% des médecins déclarent savoir les effets indésirables éventuels : diarrhée (26 médecins) et nausées ou vomissements (16 médecins). Les contre-indications n’étaient reconnues que par 25% des médecins en formation : allergie (26 médecins) et l’association à l’atazanavir (2 médecins). Les complications à long terme étaient reconnues par 16% des médecins : les lésions osseuses (10 résidents) et la majoration du risque infectieux (6 résidents).
Discussion
Conclusion
Les inhibiteurs de la pompe à protons sont certes d’une efficacité incontestable, mais la prescription non justifiée, de plus en plus rencontrée, expose le patient à des effets secondaires parfois graves. Ce travail a permis de souligner l’hétérogénéité des pratiques des médecins en cours de formation et surtout le manque de renseignements quant aux possibles complications pouvant parfois rendre cette prescription dangereuse.
Remerciements