JFHOD

P.245 - Les troubles de la motricité du grêle sont-ils associés à une surmortalité ?

D. Cazaux, H. Soliman, C. Melchior, C. Desprez, A.M. Leroi, M.P. Tavolacci, G. Gourcerol

Introduction

Les troubles sévère de la motricité antro-duodénale (AD) sont majoritairement représentés par la pseudo-occlusion intestinale chronique (POIC). Son diagnostic de certitude repose surtout sur l’enregistrement manométrique de la motricité du grêle. Il existe peu de données sur la mortalité associée à la POIC. Le but de notre étude était de rechercher si la présence d'une atteinte de la motricité AD sévère (de type POIC) était associée ou non à une surmortalité des malades.

Patients et Methodes

Tous les malades ayant réalisé une manométrie du grêle sur 24h au sein de notre centre ont été analysés de manière rétrospective entre le 1er janvier 2000 et le 31 décembre 2020 (n=305) Parmi ces malades, 84 patients n’ont pas été retenus pour analyse en raison d’un échec de pose de sonde ou d’une intolérance à l’examen (vomissement ou migration de la sonde d’enregistrement (n=47), de la minorité des sujets (n=7), trouble du comportement alimentaire (n=11) et doublon (n=19). Au total, 221 patients ont été retenus pour l’analyse finale. Le diagnostic manométrique a été posé en accord avec les critères internationaux sur le diagnostic manométrique de la POIC (Neurogastrol,2008;20:1269-). Les données sur la mortalité sont issues de la base de données CepiDC à partir de données civiles collectées par l’INSEE.

Résultats

Le suivi moyen des patients était de 10.2 années, soit 2254 patients.années. 42 patients (17.5%) avaient un tracé évocateur de POIC. Les patients avec POIC étaient plus âgés (52.1 ans) que les patients sans anomalies (44.0 ans ; p < 0.001). Au terme de ce suivi, 26 patients des 221 inclus (12%) sont décédés, dont 10 malades avec une POIC et 16 malades sans trouble sévère de la motricité du grêle. Les patients décédés étaient plus âgés (p<0.01) et étaient plus souvent des hommes (p<0.001) que les patients encore vivants au terme du suivi. L’analyse actuarielle de survie par courbe de Kaplan Mayer retrouvait une surmortalité chez les malades avec POIC par rapports aux autres patients (p=0.01). L’analyse multivariée selon le modèle de cox retrouvait que le diagnostic de POIC (RR= 2.253 [1.015-5.002] ; p=0.046), l’âge (RR= 1.047 [1.020-1.074] ; p=0.001) et le sexe masculin (RR= 5.668 [[2.365-13.582] ; p=<0.001) étaient des facteurs indépendant associés à une surmortalité au sein de cette cohorte.

Discussion

Conclusion

Notre étude a mis en évidence que le diagnostic de POIC est associé de manière indépendante de l'âge ou du sexe à une surmortalité.

Remerciements