Lithiase biliaire (calculs biliaires)

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Lithiase biliaire (calculs biliaires)

La lithiase biliaire est une affection fréquente dans les pays occidentaux. En France, elle touche 10 à 15 % de la population adulte et jusqu’à 30 % des personnes au-delà de 60 ans. Dans une large majorité des cas, les responsables sont des calculs insolubles constitués de sels de cholestérol logés à l’intérieur des voies biliaires ou de la vésicule.

La lithiase dite « cholestérolique » est la lithiase la plus commune et représente 80 % des calculs, sorte de petites pierres. Plusieurs facteurs favorisent l’augmentation de la concentration biliaire en cholestérol avec une précipitation chimique sous forme de calculs insolubles. Il peut s’agir d’un excès de sécrétion biliaire de cholestérol (origine génétique, grossesse), d’un défaut de sécrétion biliaire des composés qui permettent de rendre le cholestérol soluble (diminution de certains lipides par exemple, dans le cadre d’une mutation génétique) ou des sels biliaires du fait d’une résection ou d’une maladie de l’iléon. Enfin, il peut s’agir également d’une rétention ou d’une motricité insuffisante de la vésicule biliaire du fait de facteurs favorisants (grossesse, obésité, perte de poids, jeûne, âge avancé).

20 % des calculs biliaires sont dits pigmentaires, c’est-à-dire liés à une augmentation de la quantité des pigments biliaires (bilirubine) dans la bile. Le plus souvent en raison d’une hémolyse chronique, la bilirubine se retrouve sous forme déconjuguée : comme elle n’est plus associée à un dérivé du glucose, elle devient alors insoluble, à l’origine des calculs.

Dans la lithiase biliaire mixte, les calculs biliaires sont de deux sortes : pigmentaires et cholestéroliques.

Une lithiase biliaire peut entraîner plusieurs complications, dont deux principales, à commencer par l’inflammation de la vésicule biliaire (cholécystite aiguë). Celle-ci est due à une obstruction prolongée par un calcul du canal cystique (le canal d’évacuation de la vésicule biliaire), avec à la clé une forte fièvre, jusqu'à 40 °C avec frissons, ainsi que des douleurs de type colique hépatique.  

Lorsque la lithiase biliaire bloque les voies biliaires inférieures, l’évacuation des canaux pancréatiques peut être perturbée, à l’origine d’une inflammation du pancréas (pancréatite aiguë) et de vives douleurs.

Complication moins fréquente de la lithiase biliaire, l’angiocholite est une infection des canaux biliaires. Une infection au-dessus d’un calcul coincé dans le canal cholédoque en est le plus souvent responsable. Elle induit des douleurs à type de colique hépatique, une fièvre élevée mais aussi un ictère.

Qui présente un risque ?

Les femmes, le surpoids ou des médicaments

Les facteurs de risque de la lithiase biliaire dépendent du type de celle-ci. La lithiase cholestérolique est plus souvent rencontrée à un âge avancé, chez les femmes, chez les personnes en surpoids et celles accusant d’importantes variations pondérales, en cas de grossesses multiples, de jeûne prolongé, de taux de triglycérides élevé ou suite à la prise de certains médicaments qui baissent le cholestérol (fibrates).

Dans le cas de la lithiase pigmentaire, les facteurs de risque seront plutôt l’augmentation de la bilirubine, du fait de maladies ou de médicaments favorisant l’hémolyse (destruction des globules rouges), des infections biliaires, des rétrécissements (sténose) de la voie biliaire principale créant un obstacle à l’écoulement de la bile, voire certaines causes génétiques ou des infections parasitaires.

Les examens

L’échographie, l’examen de choix

L’échographie reste l’examen de choix pour détecter la lithiase biliaire.

La cholangiographie par résonance magnétique (cholangio-IRM) et l’écho-endoscopie au moyen d’une sonde d’échographie portée par un endoscope, sont des examens encore plus sensibles pour détecter un calcul de la voie biliaire principale.

Les traitements

Il n’est pas nécessaire de traiter un calcul en l’absence de symptômes
 
Au cas par cas, le traitement repose sur le soulagement de la douleur et du syndrome infectieux, la désobstruction de la voie biliaire principale et/ou l’ablation de la vésicule (cholécystectomie).
 
En cas de lithiase vésiculaire symptomatique (colique hépatique, cholécystite aiguë, angiocholite), les chirurgiens procèdent sans délai à l’ablation de la vésicule, par chirurgie ouverte ou plus souvent par coelioscopie (les instruments sont introduits dans l’abdomen par un trocart d’un centimètre environ).
 
Une autre intervention - la cholangio-pancréatographie rétrograde endoscopique (CPRE) - est une technique qui associe un endoscope aux rayons X pour observer et surtout traiter la lithiase et les maladies affectant les canaux biliaires et le canal pancréatique.
 
Elle permet d’enlever des calculs à l’aide de ballonnets ou de paniers, après réalisation d’une  sphinctérotomie dans le même temps de l’anesthésie générale. Cette dernière intervention endoscopique sert à élargir ou à ouvrir un sphincter, en l’occurrence le sphincter d’Oddi, une valve musculaire située à la jonction du canal cholédoque et du canal pancréatique et qui régit la circulation de la bile et des sucs pancréatiques dans le duodénum.
 
La prescription d’acides biliaires (acide ursodésoxycholique) permet de réduire la taille des calculs, chez 30 % des patients. 

Copyright : © SNFGE, Société Nationale Française de Gastro-Entérologie
Expert / Relecteur : Pr E. Coron / Pr J-M. Péron

Rédaction : H. Joubert - Dessin : O. Juanati
​Décembre 2018