P.346 - Niveau d’informations des patients atteints d’une MICI et son impact sur leur qualité de vie
Introduction
Le progrès de l’arsenal thérapeutique au cours des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) est un « turn over » de l’objectif thérapeutique ultime qui doit être une qualité de vie (QDV) normale : traiter le patient et pas la maladie. La mauvaise observance thérapeutique est une source d’échec thérapeutique et de graves difficultés psycho-sociale avec un retentissement important sur la vie affective ainsi que l’aptitude au travail des patients. La non compliance au traitement est souvent secondaire à un manque d’information et un défaut de connaissances de la pathologie et des différents volets thérapeutiques.
Les objectifs de notre étude étaient d’établir un état de lieux sur la qualité des informations données par le médecin traitant aux patients atteints d’une MICI, d’analyser sont impact sur la qualité de vie et d’identifier les facteurs associés à un bon niveau de connaissance.
Patients et Methodes
Il s’agit d’une étude transversale descriptive et analytique, réalisée entre janvier 2020 et janvier 2021, colligeant les patients suivis pour MICI au sein du service de gastroentérologie de CHU Fattouma Bourguiba de Monastir. On a eu recours à un questionnaire préétabli [1] comportant 20 questions évaluant la qualité des informations reçus concernant la pathologie, les médicaments prescrits et l’alimentation. Un score a été calculé avec des extrêmes allant de 0 à 40. L’évaluation de la QDV a été réalisée grâce à la version française du questionnaire IBDQ-32 relatif aux MICI [2-3]. Ceci nous a permis de calculer un score allant de 32 à 224 avec une valeur seuil de 170 afin de prédire une bonne qualité de vie.
Résultats
Durant la période d’étude, 100 patients ont été inclus dont 55% étaient des femmes. L’âge moyen était de 41 ans [18-77]. Il s’agissait d’une maladie de crohn dans 64% des cas et RCH dans 36%. La durée moyenne de l’évolution de la maladie était de 112 mois [6- 348]. La majorité (88 %) des patients étaient en rémission. Notre travail a mis l’accent sur l’insuffisance d’informations prodiguées avec un score global de 15,94 sur 40 [0-30]. Le score moyen de la qualité de vie était à 183 avec des extrêmes allant de 69 à 222. La majorité (79%) des patients avaient un score supérieur à 170 reflétant d’une bonne qualité de vie. Une étude analytique univariée n’a pas objectivé de corrélation entre le niveau de la qualité de vie et le niveau d’informations (P=0,260). Après une analyse univarié et mulivarié, les facteurs associés à un bon niveau de connaissance sont : le sexe masculin (p=0,024), le niveau universitaire (p=0,008), l’âge inférieur à 50 ans (p=0,05) et le traitement par biothérapie (p=0,02).
Discussion
Conclusion
Les résultats de notre étude soulignent un véritable manque de connaissances des patients atteints de MICI qui n’était pas corrélé à un niveau de vie plus altérée. Par conséquent, il est fortement suggéré de former une équipe de soins spécifiquement pour l’éducation thérapeutique pour réaliser un diagnostic éducatif d’une façon interactive avec le patient en ciblant des objectifs et des compétences hiérarchisés afin de faciliter l’autogestion d’une MICI et améliorer la qualité de vie des patients.
Remerciements