P.309 - Optimisation de la tolérance du schéma FOLFIRINOX par la recherche d’un déficit en DPD et du génotypage de l’UGT1A1
Introduction
La tri-chimiothérapie par fluoropyrimidines, oxaliplatine et irinotecan selon le schéma FOLFIRINOX est un traitement de premier plan dans le cancer colorectal ou pancréatique. La recherche d’un déficit en DPD (par phénotypage et génotypage) et le génotypage de l’UGT1A1 influencent la toxicité du 5-FU et de l’Irinotécan. Le but de cette étude était d’évaluer leur impact sur la tolérance du FOLFIRINOX.
Matériels et méthodes
Dans le cadre de cette étude rétrospective monocentrique, les patients consécutifs ayant reçu au moins une cure de FOLFIRINOX entre 2010 et 2018 ont été inclus. Les polymorphismes nucléotidiques (SNPs) des gènes codant la DPD et l’UGT1A1 étaient déterminés par PCR en temps réél (85T>C, 1679T>G, IVS14G>A, 2846A>T pour le gène DPYD et les variants de l’allèle 28 pour le gène codant UGT1A1) et le phénotypage de la DPD par mesure de l’uracilémie en HPLC. Les réductions de doses initiales de 5-FU et d’irinotécan étaient adaptées au profil du patient (génotype de l’UGT1A1, déficit en DPD, âge, comorbidités…). Toutes les toxicités avec leur grade et leur cure de survenue ainsi que les adaptations secondaires de doses ont été recueillies.
Résultats
Cent onze patients ont été inclus, d’âge médian de 61 ans. Le pourcentage de patients traités pour un cancer du pancréas palliatif en première ligne de traitement était de 67% (n=74). Quatre (3,5%) avaient un déficit en DPD et onze (10%) avaient un génotype homozygote UGT1A1*28. Un patient avait les deux à la fois. Un GCSF était prescrit en prophylaxie primaire chez 82% des patients (n=91) et une adaptation des doses de chimiothérapie était réalisée chez 37 % des patients à l’initiation du traitement. Le taux de toxicités de grade 3-4 était de 60 %. Les taux de neutropénie de grade 3-4 et de neutropénie fébrile étaient de 13 % et de 3.6%. Parmi les 14 patients avec un déficit en DPD et/ou un génotype homozygote UGT1A1*28, 9 ont présenté une toxicité sévère et 1 une neutropénie de grade 4. Seule une lymphopénie intiale <1000/mm3 était significativement associée à des toxicités hématologiques de grade 3-4 en analyse univariée mais pas en analyse multivariée. Les médianes de survie globale et sans progression chez les patients traités en première ligne métastatique pour un cancer du pancréas étaient respectivement de 14 et 8 mois.
Discussion
Conclusion
La recherche d’un déficit en DPD, le génotypage de l’UGT1A1 et le recours à un GCSF en prophylaxie primaire limitent de façon très nette le risque de toxicité hématologique sévère des patients traités par FOLFIRINOX.
Remerciements