P.013 - Rentabilité clinique de la résection systématique de la cicatrice après une résection non R0 de tumeurs neuroendocrines rectales
Introduction
Les tumeurs neuroendocrines rectales sont souvent découvertes de manière accidentelle et fréquemment mal identifiées par les gastroentérologues, ce qui peut mener à une résection partielle lors de la procédure index ainsi qu’à l’obtention du diagnostic initial sur l’analyse anatomopathologique de la pièce histologique. Cette situation d’incertitude expose au risque de récidive locale ou métastatique à long terme des tumeurs de grade 1 dont le développement est habituellement très lent en l’absence de facteurs de mauvais pronostic. Nous avons décidé d’évaluer une stratégie de reprise systématique de la cicatrice de résection afin d’en estimer l’efficacité et la morbidité.
Patients et Methodes
Tous les cas retrouvés de tentatives de résections endoscopiques de cicatrices de tumeurs neuroendocrines rectales G1, non métastatiques, de moins de 1cm, sans critères de mauvais pronostic et réséquées initialement de manière incomplète (R1) depuis janvier 2000 ont été inclus dans 18 centres de soins Français et 1 hôpital Belge. Les données cliniques, endoscopiques et histologiques ont été recueillies rétrospectivement. Les techniques endoscopiques avancées correspondaient à l’aspiration (EMR-C), la ligature (EMR-L), la dissection sous-muqueuse (ESD), la résection hybride (combinant l’ESD et la mucosectomie) ou le système de résection transmurale endoscopique pré-monté (FTRD®, Ovesco Endoscopy, Allemagne).
Résultats
96 TNE rectales réséquées incomplètement chez 96 patients ont été identifiées. Parmi les 96 patients, il y avait 55 hommes et 41 femmes. 8 cicatrices non jamais été retrouvées et ces patients ont simplement bénéficié d’un suivi (en moyenne 47 mois) sans aucune récidive. 88 patients ont bénéficié d’une résection et 3 patients d’une seconde résection et parmi celles-ci, 66 (73%) ont employé une technique avancée de résection : 10 par EMR-C (15%), 7 par EMR-L (11%), 40 par ESD (61%), 1 par technique hybride (2%) et 7 par FTRD (12%). 74 (85%) de ces résections ont été considérées comme curatives : 29 (39%) par résection R0 d’un résidu tumoral présent sur la cicatrice et 45 (61%) par la démonstration de l’absence de résidu tumoral sur la cicatrice. Dans ce dernier cas, le tissu cicatriciel était décrit à l’examen anatomopathologique dans 33 cas (73%). Au décours des 91 procédures de résection, 8 cas de complications ont été observés (8%) : 4 hémorragies (4%) et 4 perforations (4%) et toutes ont été traitées endoscopiquement. 55 patients ont bénéficié d’un suivi (57%) qui a duré en moyenne 39 mois. Un seul patient a présenté une récidive locale et régionale ganglionnaire 16 mois après une résection considérée comme curative par EMR-L.
Discussion
Conclusion
Les petites tumeurs neuroendocrines rectales de grade 1 peuvent bénéficier d’une prise en charge endoscopique curative à condition d’être reconnues par les gastro-entérologues et qu’une technique de résection adaptée soit employée. Néanmoins, en cas de résection incomplète, la reprise endoscopique de la cicatrice par technique avancée semble représenter une option efficace et sûre afin d’épargner une onéreuse surveillance prolongée à ces patients.
Remerciements