P.313 - Risque de cancer chez les patients atteints de la maladie cœliaque : à propos de 18 cas
Introduction
La maladie cœliaque (MC) est une entéropathie inflammatoire chronique autoimmune secondaire à l'ingestion de gluten, caractérisée par une inflammation de la muqueuse intestinale et une atrophie villositaire (AV). Actuellement, le seul traitement de la MC est le régime sans gluten (RSG).
La MC est rapportée être associée à un risque de complication maligne. Cependant, cette association reste incertaine. Le but de notre travail est d’estimer le risque de complication maligne dans une cohorte de patients atteints de MC par rapport à la population générale et de savoir si le RSG est un facteur protecteur.
Patients et Methodes
Il s'agit d'une étude rétrospective portant sur 18 cas de cancers dans une cohorte de 284 adultes atteints de MC, suivis dans notre service entre juin 1995 et juin 2018. Tous nos patients ont bénéficié d'une hospitalisation, d'un bilan biologique, immunologique, morphologique et histologique.
Résultats
Sur les 284 patients atteints de MC, 18 (6,33%) ont eu une complication maligne avec un odds ratio (OR) de 56 (95% intervalle de confiance [IC] 34–94) et un p <0,0001, 10 cas avaient un cancer de l’intestin grêle (5 cas de lymphome malin non hodgkinien de l'intestin grêle, un cas de sprue réfractaire de type 2 avec lymphome intraépithélial, 2 cas d'adénocarcinome grêlique et 2 cas de carcinome neuroendocrinien du jéjunum, l'un d'eux était associé à un carcinome épidermoide), 4 cas d'adénocarcinome gastrique, un cas de lymphome folliculaire non hodgkinien, un cas d'adénocarcinome pancréatique, un cas de carcinome hépatocellulaire et un cas de cancer du sein.
Le sex ratio H/F était de 0,63 (7H/11F). La moyenne d'âge au moment du diagnostic de la MC chez les patients ayant développé un cancer était de 35 +/-25 ans. La moyenne d'âge au moment du diagnostic du cancer était de 38 +/-17 ans. Le délai moyen entre le diagnostic de MC et l'apparition du cancer était de 9 ans. Le diagnostic de MC et cancer a été posé de manière simultanée chez 8 patients sur 18 (44%). Le diagnostic de MC a été posé à l'enfance chez 8/18 patients n’ayant pas été compliants au RSG. Dans notre série les facteurs de risque de complication maligne retrouvés en cas de MC sont la mauvaise observance du RSG (OR= 1,9 et p = 0,01) et le retard diagnostic (OR= 1,6 et p = 0,001).
Discussion
Conclusion
Notre étude confirme que le risque de néoplasie est augmenté en cas de MC d’où l'intérêt d’un diagnostic précoce et d’une bonne observance du RSG qui pourrait diminuer le risque de cette complication notamment les lymphomes.
Remerciements