JFHOD

P.286 - Toxicités pancréatiques liées aux immunothérapies : description et évolution

M. Wisniewski, B. Baroudjian, F. Carbonnel, V. Gounant, B. Buecher, S. Granier, D. Lorenzo, N. Lourenço, R. Leenhardt, G. Zalcman, R. Coriat, M.P. Vullierme, C. Lebbe, P. Hammel

Introduction

Les anomalies pancréatiques sous immunothérapie sont  à ce jour relativement fréquentes mais mal caractérisées. Nous avons donc mené une étude rétrospective observationnelle et multicentrique, et recueilli les données des patients ayant présenté une pancréatite aiguë (PA) ou chronique (PC) sous immunothérapie. L'objectif était de décrire la présentation clinique et radiologique, l'évolution et le traitement de ces  PA et PC et d'évaluer leur impact sur la gestion du traitement.

Patients et Methodes

Tous les cas consécutifs de PA et de PC survenant dans une large cohorte de patients recevant un traitement par immunothérapie pour divers cancers, d'octobre 2013 à février 2021 dans sept centres de soins tertiaires français, ont été analysés. Les examens d'imagerie ont été relus.                                                        

Résultats

Dix-sept patients (10 hommes, âge moyen 60 ans) traités par nivolumab (n=9), ipilimumab (n=5) ou pembrolizumab (n=7) en monothérapie ou en association, ont présenté une PA sous immunothérapie. L'incidence de la PA dans cette série était de 0,8 %. Les autres causes potentielles de PA ont été exclues. La moitié des patients inclus pour une PA étaient asymptomatiques. Toutes les PA étaient peu sévères et seul un patient a développé une collection péri-pancréatique. Les caractéristiques morphologiques après relecture ressemblaient à celles des pancréatites auto-immunes (PAI). Le traitement a été interrompu chez 12/17 patients. Le traitement a été repris chez quatre patients dans un délai médian de 31,5 jours (IQR 8-94,5 jours), sans récidive ou aggravation de la PA après un suivi médian de 1,5 an (IQR 364,5-799 jours). Quatre patients ont reçu des corticostéroïdes à la dose de 1 mg/kg pour traiter la PA. Trois autres ont été pris en charge pour des effets indésirables concomitants liés à l'immunothérapie et ont également reçu des corticoïdes. Trois autres patients étaient sous corticoïdes au long cours au moment de la survenue de la PA. Dans cette série, trois patients avaient une PC documentée (2 femmes, âge moyen 67 ans), traitée par nivolumab (n=2) et pembrolizumab (n=1). D'autres causes potentielles de PC ont été exclues. Les caractéristiques d'imagerie étaient similaires à celles des PAI.      

Discussion

Conclusion

Les pancréatites liées au traitement par immunothérapie sont bénignes et ressemblent morphologiquement aux PAI.  La réintroduction prudente de traitement au décours de telles pancréatites semble être sûre, notamment dans ce contexte de cancers menaçant le pronostic vital et nécessitant des traitements efficaces.

Remerciements