P.372 - Troubles psychiques et maladies inflammatoires chroniques de l’intestin : quel rapport ?
Introduction
Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) ont un important retentissement psychologique, et constitue souvent, à long terme, un facteur de handicap par la chronicité et la répétition des poussées. L’objectif de notre étude étaient d'estimer les prévalences de la dépression et de l'anxiété chez des patients suivis pour MICI, d’étudier les caractéristiques cliniques et évolutives de la maladie ainsi que les facteurs socio-économiques qui sont associés à la survenue de ces troubles.
Patients et Methodes
Nous avons mené une étude prospective incluant 80 patients hospitalisés ou suivis en ambulatoire à la consultation pour une maladie de crohn (MC) ou une rectocolite hémorragique (RCH), au sein d’un service de gastro-entérologie. Une fiche de renseignement explorant les caractéristiques socio démographiques, cliniques et thérapeutiques a été remplie pour chaque patient. Les troubles anxiodépressifs ont été évalués à l'aide des échelles : l'inventaire de dépression de Beck (BDI) et l'échelle d'appréciation de l'anxiété d'Hamilton (HARS).
Résultats
Notre étude a inclus 45 patients suivis pour MC et 35 patients suivis pour RCH. Trente patients (37,5%) étaient déprimés, avec une prévalence de 10% de dépression sévère, 17 ayant une MC et 13 une RCH. Pour l’anxiété 56 patients (70%) atteints de MICI sont anxieux, 30 ayant une MC et 26 ayant une RCH, et le un tiers des patients suivis pour MICI ont développé les deux troubles psychiques simultanément. Le délai moyen entre le diagnostic de la maladie et le développement des troubles psychique était de 4 mois. Dans notre étude le risque de développer une dépression chez les patients était lié à un âge jeune de survenue de la maladie (p= 0.03), un niveau d’études plus élevé (p=0.04), à la présence de manifestations ano-périneales en cas de MC (p=0.01) et le recours à un traitement chirurgical. L'anxiété était plus fréquente chez les malades jeunes en poussée et augmentait en cas d’hospitalisation multiples (p=0.02).
Discussion
Conclusion
Les patients suivis pour MICI sont plus portés à développer un trouble psychique en présence de certains facteurs de risque. Ces troubles devraient être systématiquement recherchés afin de discuter une prise en charge spécialisée.
Remerciements