Le bénéfice d’un traitement néoadjuvant avant résection chirurgicale d’un adénocarcinome pancréatique résécable ou borderline résécable (APbr) reste controversé.
Dans l’étude de phase III hollandaise PREOPANC, les auteurs ont randomisé 246 patients ayant un APbr, entre une résection chirurgicale d’emblée ou précédée d’une radio-chimiothérapie (3 cycles de gemcitabine + 36 Gy en 15 fractions durant le second cycle). La chirurgie était suivie d’une chimiothérapie adjuvante par quatre cycles de gemcitabine.
Le nombre de patients finalement opérés étaient de 72/119 (61 %) dans le bras néoadjuvant et 92/127 (72 %) dans le bras chirurgie d’emblée. Chez les patients opérés, le taux de résection R0 (72 % vs 43 %), le taux de N+ (35 % vs 82 %) et la taille tumorale (25 vs 33 mm) étaient tous significativement plus favorables après traitement néoadjuvant. Après chirurgie, respectivement 55/119 (46 %) et 65/127 (51 %) patients ont effectivement reçu une chimiothérapie adjuvante.
Les données actualisées de suivi ont permis de montrer une survie globale (SG) significativement prolongée dans le bras néoadjuvant (HR 0,73 ; IC 95% [0,56-0,96], p=0,025). Bien que les médianes de SG étaient proches (15,7 vs 14,3 mois), le taux de SG à cinq ans était de 20,5 % dans le bras néoadjuvant (vs 6,5 % dans le bras chirurgie d’emblée). L’effet du traitement néoadjuvant persistait dans tous les sous-groupes étudiés (notamment résécabilité, taille tumorale, niveau de CA 19-9). La survie sans maladie était également significativement prolongée dans le bras néoadjuvant.
Figure
Survie globale selon le bras de randomisation
