Cette étude multicentrique effectuée dans 9 hôpitaux de Lombardie a analysé de manière rétrospective la présentation clinique et l’évolution de 50 malades atteints de cirrhose et infectés par le SARS-CoV-2.
Cinquante malades ont été inclus : âge médian 67 ans ; 70 % d’hommes ; 38 % atteints de cirrhose d’origine virale B ou C ; 52 % ayant eu dans le passé une décompensation de la cirrhose.
Au diagnostic de COVID-19, 64 % des malades avaient de la fièvre, 42 % une dyspnée et 22 % une encéphalopathie. 96 % des malades ont dû être hospitalisés : 71 % ont eu besoin d’oxygénothérapie à haut débit ou de ventilation mécanique.
Par rapport à la dernière visite, une altération de la fonction hépatique a été observée au diagnostic de COVID-19 : la proportion de malades avec un MELD ≥15 passait de 13 % à la dernière visite à 26 % au diagnostic de COVID-19.
Dix-sept des 50 malades sont décédés après un délai médian de 10 jours après le diagnostic de COVID-19, avec une mortalité à 30 jours estimée à 34 %. Les facteurs prédictifs indépendants de mortalité étaient la sévérité de l’atteinte pulmonaire (PaO2/FiO2 ≤ 200 mmHg) et de l’atteinte hépatique (scores CLIF-C, CLIF-OF et MELD). La mortalité des malades avec COVID-19 était significativement supérieure à celle d’un groupe témoin constitué des malades avec cirrhose et une autre infection (pneumopathie 38 %, infection d’ascite 30 %, autre 22 %).