Il y a peu d’études comparant le drainage transmural endoscopique des collections nécrotiques ou liquidiennes d’origine pancréatique post-opératoires, au drainage chirurgical systématique ou au drainage percutanée radiologique.
Jusqu’a présent deux dogmes étaient immuables concernant les collections pancréatiques : l’accolement de la collection à la lumière du tube digestif et la maturation de la paroi de la collection (4 semaines !). En effet, le risque théorique d’extravasation du contenu gastro-intestinal dans le péritoine ou le rétro-péritoine semblait trop important et le drainage était alors réalisé par voie percutanée radiologique.
La faiblesse de l’échantillon (75 patients ayant subi un drainage transmural dont 42 précocement < 30 jours), et le caractère rétrospectif de cette étude ne doivent cependant pas masquer le succès technique (100 %) et le succès clinique (93 %).
L’apparition des prothèses d’apposition luminale a démocratisé et sécurisé la technique de drainage même si dans cette étude il y avait autant de double queue de cochon que de LAMS. De la même manière que l’anastomose cholédocho-bulbaire, l’hépatico-gastrostomie ou le drainage vésiculaire par voie transmurale ont pris le pas sur le drainage radiologique, le drainage précoce des collections pancréatiques post-opératoires par EUS semble être une technique faisable, fiable et efficace à confirmer par une étude prospective le comparant à l’abord percutané radiologique.
Si le dogme des 4 semaines pour obtenir une paroi épaisse semble être mis à mal, celui d’une distance de l’ordre du centimètre entre la paroi digestive et la collection a elle été respectée.