Il s’agit ici d’une étude importante, malgré un biais d’hétérogéneité de la qualité des études épidémiologiques incluses, car elle permet d’alerter sur le nombre important de patients avec MICI à prendre en charge dans les années à venir.
En effet, si on constatait un certain « plateau » de l’incidence des cas de MICI adultes dans les pays occidentalisés à forte prévalence, cette étude montre, que partout dans le monde, y compris dans les pays du Nord, l’incidence des MICI, et plus particulièrement de la maladie de Crohn, continue d’augmenter fortement chez les enfants et adolescents.
Puisque les MICI sont des maladies chroniques à faible mortalité, le cumul de ces patients dans quelques années sera donc considérable, ce d’autant que les formes à début précoce, sont généralement plus sévères et réfractaires. Sur un plan mécanistique, cette étude suggère, contrairement aux conclusions des auteurs, que la vitesse des modifications environnementales, permet probablement l’émergence plus précoce des formes symptomatiques de MICI, qui avant étaient plus tardives, chez des individus aux prédispositions génétiques équivalentes ou voisines.
Il faut certainement réfléchir à identifier des stratégies de prévention des MICI, mais également nous préparer à traiter un nombre croissant de patients dans un futur proche.
Contrairement aux alertes sur les effets à plus en plus court terme du réchauffement climatique laissées sans suite par les pouvoirs publics, espérons que cette étude sera prise en compte par les autorités sanitaires pour allouer plus de moyens de soin et de recherche dans le domaine des MICI.