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Domaine concerné
Thérapeutique
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Degré d'innovation
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Arrivée dans la pratique
Futur proche
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Rédacteur
Docteur Marie Muller
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À la une
13/12/2022
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Immunothérapie néoadjuvante exclusive dans les cancers du rectum localisés MSI : notre futur standard thérapeutique ?
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Le traitement de l’adénocarcinome rectal localisé (stades II-III) repose sur une stratégie multidisciplinaire associant chimiothérapie néoadjuvante, radio-chimiothérapie (RCT) puis chirurgie. Une réponse histologique complète est observée dans près de 25 % des cas, avec toutefois des complications post-opératoires ayant un retentissement majeur sur la qualité de vie des patients. Ainsi, des réflexions pour identifier les patients ne relevant pas de cette stratégie thérapeutique sont en plein essor. 5-10 % des adénocarcinomes du rectum présentent une instabilité des microsatellites (MSI). Ce phénotype est associé à une sensibilité accrue à l’immunothérapie par inhibiteurs de checkpoint immunitaires (ICI) dans le cancer colorectal métastatique.
Dans cette étude prospective mono-bras de phase 2, le dostarlimab (ICI anti-PD-1) a été évalué dans l’adénocarcinome rectal localisé de stade II-III MSI, en néoadjuvant, à raison d’une injection IV toutes les 3 semaines pendant 6 mois. En cas de réponse clinique complète (RCC) (TR, imagerie et endoscopie) à 6 mois, une surveillance avec conservation d’organe était proposée tandis qu’une RCT +/- chirurgie était de mise en cas de maladie résiduelle. Sur un total de 16 patients inclus, 12 avaient terminé les 6 mois de dostarlimab au moment de la publication, parmi lesquels 100 % étaient en RCC. Aucun patient n’a donc été traité par RCT ni chirurgie. Au cours de la période de suivi (médiane de 12 mois), ni progression ni récidive n'ont été constatées. Aucun effet secondaire de grade ≥ 3 n’a été à déplorer.
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Commentaires
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Jusqu’à récemment, la place de la biologie moléculaire dans le cancer colorectal (CCR) était réservée aux tumeurs métastatiques, avec, au premier plan, la détermination du phénotype MSI ou non (MSS). La remarquable efficacité des ICI pour les CCR métastatiques MSI (réponses prolongées voire complètes) a conduit à réfléchir à son utilisation en néoadjuvant, notamment dans des stratégies de réduction du volume tumoral/préservation d’organe comme pour l’adénocarcinome du rectum localisé, MSI.
Cette étude de phase 2 ne permet pas à ce jour un changement de pratique (effectif faible, monocentrique, médiane de suivi courte de 12 mois, aucune donnée histologique). Néanmoins, les résultats observés sont extrêmement encourageants pour ce sous-groupe de patients et donnent de grands espoirs, notamment en termes de préservation d’organe. Bien qu’ils nécessitent d’être confirmés dans une cohorte prospective de plus grande envergure, il est fort probable que les ICI anti PD-(L)1 utilisés en néoadjuvant deviennent dans un futur proche notre nouveau standard pour les patients avec adénocarcinome rectal localement avancé, MSI. Il paraît donc nécessaire de rechercher d’ores et déjà ce phénotype tumoral chez nos patients dans cette situation (5 % des cas), afin de les inclure dans les essais dédiés.
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Titre :
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Immunothérapie néoadjuvante exclusive dans les cancers du rectum localisés MSI : notre futur standard thérapeutique ?
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Titre original :
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PD-1 Blockade in Mismatch Repair–Deficient, Locally Advanced Rectal Cancer
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Auteurs :
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A. Cercek, M. Lumish, J. Sinopoli, J. Weiss, J. Shia, M. Lamendola‑Essel, I.H. El Dika, N. Segal, M. Shcherba, R. Sugarman, Z. Stadler, R. Yaeger, J.J. Smith, B. Rousseau, G. Argiles, M. Patel, A. Desai, L.B. Saltz, M. Widmar, K. Iyer, J. Zhang, N. Gianino, C. Crane, P.B. Romesser, E.P. Pappou, P. Paty, J. Garcia‑Aguilar, M. Gonen, M. Gollub, M.R. Weiser, K.A. Schalper, and L.A. Diaz, Jr.
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Revue :
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New England Journal of Medicine
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Références biblio. :
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N Engl J Med 2022; 386:2363-2376 DOI: 10.1056/NEJMoa2201445
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