A l’heure actuelle, seul la prise en charge de l’étiologie de l’hépatopathie sous-jacente a montré un intérêt pour diminuer l’incidence du carcinome hépatocellulaire chez les patients à risque, en particulier les cirrhotiques. Cet effet a été bien démontré dans le cadre des traitements antiviraux de l’hépatite B et de l’hépatite C. Néanmoins, chez les patients cirrhotiques, le risque de développer un carcinome hépatocellulaire persiste même après contrôle de la maladie virale. Plusieurs traitements chimiopreventifs du CHC ont été suggérés dans la littérature tel que la metformine et les statines sans que le niveau de preuve soit suffisant pour justifier leurs utilisations en pratique clinique.
Cette nouvelle étude observationnelle suggère que l’aspirine pourrait diminuer la survenue du carcinome hépatocellulaire chez les patients avec une hépatite B et C chronique. Même si l’analyse méthodologique effectuée par les auteurs est robuste et le nombre de patients importants, certains facteurs tel que l’influence du traitement antiviral n’étaient pas pris en compte dans cette analyse. De plus, les scores de propension utilisées ne permettent pas de s’affranchir complètement des biais liés au caractère observationnel de l’étude. Au final, une étude prospective randomisée reste nécessaire pour valider le rôle chimiopréventif de l’aspirine chez les patients à risque de développer un carcinome hépatocellulaire.