Le cholangiocarcinome voit son incidence en augmentation dans les pays développés et conserve un pronostic sombre (survie à 5 ans < 10 %).
La plupart des cas sont diagnostiqués à un stade avancé avec une médiane de survie globale inférieure à 1 an sous chimiothérapie. Les thérapies ciblées anti-antigéniques et anti-EGFR se sont avérées décevantes ; l’immunothérapie est en cours d’évaluation. Mais le démembrement moléculaire, grâce aux nouvelles techniques de séquençage, a permis de jeter un regard neuf sur ces pathologies très hétérogènes qu’on traitait jusqu'à présent selon les mêmes standards. Dans le cas des CCI, 2 voies impliquées dans la carcinogenèse attirent particulièrement l’attention en raison d’un ciblage possible: les fusions/ré-arrangements du gène FGFR2 (10-15 % des CCI) et la mutation de IDH1 (10 %).
Cette étude de phase II, FIGHT 202, est très encourageante : un taux de réponse objective de 35 %, une amélioration de la survie sans progression. Toutefois il s’agit d’une étude de phase II non randomisée avec ses limites d’interprétation. On espère beaucoup d’une confirmation en phase III (étude en première ligne en cours impliquant plusieurs centres français). En parallèle, l’étude ClarIDHy (étude de phase III publiée dans le même mois) vient confirmer l’intérêt de rechercher une mutation IDH1 permettant d’étoffer l’arsenal thérapeutique en 2ème/3ème ligne chez les patients présentant cette mutation (10 % des CCI). Ces deux traitements permettent désormais d’envisager une approche thérapeutique personnalisée chez près de 25 % des patients avec un CCI. Un effort sera nécessaire au niveau des plateformes de biologie moléculaire pour implanter ces analyses en routine.