L’application de la politique du TIPS pré-emptif n’est pas optimale en France, puisque <10% des patients qui ont une indication en bénéficient effectivement. Les raisons ne sont pas très claires, mais des discussions montrent que certains praticiens ne croient pas au bénéficie de survie apporté par le pTIPS, et d’autres craignent la survenue d’une EH, ou bien une aggravation de l’EH lorsque celle-ci est présente à l’admission des patients hospitalisés pour hémorragie, facteur précipitant classique d’EH.
Les premiers résultats de ce travail montrent bien que l’EH est fréquente au cours de l’hémorragie digestive chez les patients atteints de cirrhose, et que l’EH est un facteur indépendant associé à la mortalité. Les analyses suggèrent que la pose d’un TIPS chez des patients avec EH à l’admission est associée à une meilleure survie, sans aggravation de l’EH au cours du suivi. Ainsi, il semble logique de ne pas contre indiquer le TIPS pré emptif pour le seul motif de l’EH. Les limites de l’étude sont le faible effectif de patients traités par TIPS, le fait qu’il ne s’agisse pas d’un essai randomisé contrôlé, et que les données sur l’EH avant TIPS ne soient pas complètes.
Des travaux multicentriques prospectifs s’intéressant à la question spécifique de l’EH au cours de l’hémorragie digestive et de plus grande envergure sont en cours pour confirmer (ou pas) ces résultats.