Ces deux études multicentriques françaises, menées sous l’égide du GETAID entre octobre 2017 et juin 2018, ont eu pour objectifs d’évaluer l’efficacité du védolizumab et de l’ustékinumab sur des lésions ano-périnéales (LAP) de la maladie de Crohn.
En cas de LAP actives, le traitement était considéré comme efficace en l’absence de nécessité d’un traitement médical ou chirurgical pour les LAP durant les 6 mois suivant l’instauration de la biothérapie. En cas de LAP inactives, le traitement était considéré comme efficace en l’absence de survenue d’une poussée de LAP et/ou de nécessité d’un traitement médical ou chirurgical pour les LAP.
Le groupe « védolizumab » était constitué de 151 patients (67,6 % de femmes), d’âge moyen de 39,8 ans, dont la maladie de Crohn évoluait en moyenne depuis 14,6 ans. A l’instauration de la biothérapie, 95 % des patients avaient déjà reçu un immuno-suppresseur, 99 % au moins un anti-TNF et 5 % de l’ustékinumab. Ils avaient été opérés en moyenne 2,6 fois (0-16) pour leurs LAP. Le védolizumab s’est avéré efficace sur les LAP actives (102 patients) dans seulement 22,5 % des cas (suivi moyen de 63 semaines). De même, seuls 15 % des sétons (61 patients) ont été retirés. L’absence d’antibiotique à l’instauration du traitement était un facteur prédictif de succès du traitement (lien entre le microbiote et l’effet du traitement ?) tandis que l’antécédent de traitement par ≥ 3 biothérapies était un facteur d’échec (patients particulièrement sévères ?). Les LAP inactives ont récidivé dans 30,6 % des cas et/ou un traitement spécifique a été nécessaire chez 22,5 % des patients. La médiane de survenue de la récidive était de 22 semaines (11-33).
Le groupe « ustékinumab » était constitué de 207 patients (63,8 % de femmes), d’âge moyen de 37,7 ans, dont la maladie de Crohn évoluait en moyenne depuis 14,3 ans. A l’instauration de la biothérapie, 95 % des patients avaient déjà reçu un immuno-suppresseur, 99 % au moins un anti-TNF et 28 % du védolizumab. Ils avaient été opérés en moyenne 2,8 fois (0-16) pour leurs LAP. L’ustékinumab s’est avéré efficace sur les LAP actives (148 patients) dans 38,5 % des cas (suivi moyen de 58 semaines) et 33 % des sétons (88 patients) ont été retirés. L’antécédent de traitement par ≥ 3 biothérapies était un facteur prédictif d’échec limite sur le plan statistique (p=0,056). Les LAP inactives ont récidivé dans 22 % des cas et/ou un traitement spécifique a été nécessaire chez 13,6 % des patients. La médiane de survenue de la récidive était de 22 semaines (11-35).