Cet essai, original de par son analyse de données cliniques et fondamentales, jette la première pierre de ce à quoi pourrait ressembler le design des futurs essais cliniques des CC localisés avec les ICI.
L’efficacité (100 % de réponse histologique) est très prometteuse pour les tumeurs MSI, ouvrant la voie à une réflexion sur leur utilisation pour les gros cancers colorectaux, notamment les T4. Cette bonne réponse au traitement est d’ailleurs en accord avec les résultats de cette association dans le CCRm MSI (Overman M, J Clin Oncol 2018) où un taux de réponse radiologique de 55 % était observé.
Pour les tumeurs MSS, il démontre une efficacité non négligeable des ICI avec 26 % de réponse histologique, semblant plus élevée qu’avec une chimiothérapie type FOLFOX (7.6 % de réponse histologique TRG3/4 dans l’essai FOXTROT - Seymour M - ASCO 2019). La présence de la cible PD1 sur les LT CD8+ dans l’infiltrat sur les biopsies pré-thérapeutiques des patients répondeurs explique probablement cette efficacité, comme nous le suggérait Ott P et al (KEYNOTE-028) dans l’analyse des facteurs associés à la réponse après immunothérapie, où l’infiltrat lymphocytaire T, l’expression de la cible PDL1 et/ou une charge mutationnelle élevée étaient prédictifs de la réponse au pembrolizumab.
Cette question de l’intérêt de l’immunothérapie tumeurs MSS est d’ailleurs posée par l’essai FFCD 1703 - POCHI, testant l’association du CAPOX-bevacizumab au pembrolizumab dans les cancers coliques métastatiques MSS et pour lesquels la pièce opératoire montrait un fort infiltrat inflammatoire.
Bien entendu, la principale limite de cet essai est sa taille. Les effectifs sont petits et aucune conclusion ne peut être faite concernant la réponse histologique sur un plus vaste effectif, une éventuelle amélioration de la survie, la durée optimale de ce traitement néoadjuvant, mais il s’agit là d’une belle preuve de concept de l’efficacité de l’immunothérapie.