L’azathioprine est considéré depuis 40 ans comme le traitement de maintenance de référence des hépatites auto-immunes. Le taux de réponse est pourtant seulement de 43 % et environ 15 à 25 % des patients développent une intolérance nécessitant un changement de traitement. Dans cette indication, le mycophénolate mofétil (MMF) est utilisé en 2ème ligne, mais plusieurs équipes ont déjà discuté de son intérêt en 1ère ligne. Cette étude rapporte l’expérience grecque du MMF en 1ère ligne dans une cohorte de patients suivis pendant une vingtaine d’année.
Entre janvier 2000 et décembre 2020, 292 patients avec HAI ont été inclus dont 266 avec indication de traitement : corticoïdes seuls (n=19), ou en combinaison avec azathioprine (n=64) ou MMF (n=183). Il s’agissait majoritairement de femmes, pour la moitié la présentation clinique était une forme aiguë et environ 20 % étaient cirrhotiques. Les patients traités par MMF avaient un taux de non réponse plus bas (p=0.02) et un taux de réponse biologique complète plus élevé à 12 mois (86 % vs. 71.8 % ; p<0.05) et à la fin de suivi (96 % vs. 87.2 %, p=0.03) en comparaison aux patients traités par azathioprine. Les changements de traitements étaient plus fréquents dans le groupe azathioprine (43.7 % vs. 11 % ; p<0.001) souvent en raison d’une intolérance du traitement. Le MMF était mieux toléré avec un taux d’effets secondaires plus bas (3.8% vs. 18.8%; p=0.0003). Enfin, les patients traités par MMF étaient plus souvent éligibles à un arrêt du traitement au long cours selon les recommandations en vigueur (p<0.05).
Le MMF semble être une option alternative efficace de traitement de 1ère ligne de des hépatites auto-immunes avec une meilleure efficacité et tolérance dans cette étude.