L’effet nocebo des traitements peut impacter le taux d’effets secondaires (ES) et les arrêts de traitements rapportés dans les études contrôlées randomisées, que ce soit dans le groupe placebo ou thérapeutique.
Les neuromodulateurs font partie des traitements proposés aux patients souffrant d’une dysfonction de l’axe cerveau-intestin (DACI), mais l’adhérence à ce type de traitement est souvent limitée par les ES.
Dans cette revue systématique avec méta-analyse, les auteurs ont voulu évaluer la proportion et la différence de risque d’ES entrainant un arrêt de traitement dans les groupes placebo en comparaison aux groupes traités par neuromodulateurs dans des études effectuées chez des patients souffrant d’une DACI. Trente études randomisées contrôlées ont été incluses représentant 2 284 patients avec DACI, dont 27 ont rapporté les ES entraînant un arrêt de traitement. La proportion poolée de patients ayant un ES entraînant un arrêt de traitement dans le groupe placebo était de 4 % (95 % IC 0,02–0,04), comparée à 9 % (95 % IC 0,06–0,13) dans le groupe neuromodulateurs. Dans les 12 études rapportant les données de patients ayant au moins un ES, la proportion poolée de patients ayant au moins un ES dans le groupe placebo était de 18 % (95 % IC 0,08–0,30), comparée à 43 % (95 % IC 0,24–0,63) dans le groupe neuromodulateur. Ainsi chez les patients traités par neuromodulateurs, environ 44 % (0,04/0,09) du taux d’arrêt de traitement et 42 % (0,18/0,43) du taux rapporté d’ES quel qu’il soit peuvent être attribués à un effet nocebo. Ceci est faveur d’un fort effet nocebo à l’origine d’ES et d’arrêt de traitement lors de la prise de neuromodulateurs chez les patients avec DACI inclus dans des études randomisées vs placebo. Certains effets comme la sensation de vertiges, les céphalées, la diarrhée apparaissent de façon similaire avec la prise d’un placebo qu’avec un traitement par neuromodulateur.