Cette étude de phase III internationale, KEYNOTE-181, a comparé l’anticorps anti-PD1 pembrolizumab à une monochimiothérapie à base de taxane (paclitaxel ou docetaxel) ou irinotecan (au choix de l’investigateur) chez 628 patients ayant un cancer avancé de l'œsophage (401 carcinomes épidermoïdes et 227 adénocarcinomes) progressif après une première ligne de chimiothérapie.
L'objectif principal était triple : démontrer une amélioration de la survie globale avec le pembolizumab chez :
1) les patients ayant une tumeur surexprimant PD-L1 en immunohistochimie avec un CPS (combined positive score) ≥ 10 ;
2) les patients avec carcinome épidermoïde ;
3) dans la population globale en intention de traiter (ITT).
L’étude est positive pour deux des co-objectifs principaux avec un avantage significatif du pembrolizumab en survie globale en cas de CPS ≥ 10 (n=222) (médiane de 9,3 mois vs 6,7 mois; HR 0,67; IC95%: 0,50-0,89; p < 0,00529) et pour les carcinomes épidermoïdes (8,2 mois vs 7,1 mois; HR 0,75; IC95%: 0,61-0,93; p< 0,0035), tandis qu'il n'y avait pas de différence significative chez l'ensemble de la population en ITT (7,1 mois vs 7,1 mois). Un bénéfice en survie sans progression était également observé dans le groupe de patients avec CPS ≥ 10 (HR 0,73 ; IC95% : 0,54-0,97). Enfin, le taux de réponse objective était amélioré avec l’immunothérapie chez les patients avec CPS ≥10 (21,5 % vs 6,1 %) et chez ceux avec carcinome épidermoïde (16,7 % vs 7,4 %). Le profil de tolérance, comme attendu, était plus favorable côté immunothérapie, avec un taux de toxicité de grade 3-4 de 18 % vs 41 % avec la chimiothérapie cytotoxique.