La gastroparésie est un trouble moteur caractérisé par un retard de vidange gastrique des solides sans obstruction mécanique, entraînant des symptômes chroniques comme une sensation de plénitude post-prandiale, des nausées et vomissements et des douleurs épigastriques pouvant sévèrement impacter la qualité de vie.
Cette étude rétrospective transversale, effectuée sur une large base de données administrative nationale américaine d'assurance maladie, avait pour but d’évaluer la prévalence de la gastroparésie, les caractéristiques démographiques des patients, et les étiologies au sein d’une population relativement représentative de la population américaine.
Le diagnostic pouvait reposer sur 1) le codage de gastroparésie lors d’au moins une hospitalisation ou d’au moins deux consultations différentes espacées d’au moins 3 mois, 2) le fait d’avoir un diagnostic de gastroparésie après un test de vidange gastrique isotopique effectué dans les 90 j de la date de diagnostic, et/ou 3) des symptômes typiques de gastroparésie dans les 90 j avant le diagnostic. Le diagnostic pouvait être certain (critères 1+2+3), probable (critères 1+3 ou 1+2) ou possible (critère 1 seul). La base de données portait sur 82,574,650 personnes entre 2000 et 2019, dont 71,775 avaient une gastroparésie (âge moyen ± SD: 59 ± 16 ans ; 68,5 % femmes). La prévalence globale standardisée de gastroparésie était de 267,7 (95 % IC 264,8–270,7) pour 100,000 adultes américains, et celle de gastroparésie certaine était de 21,5 (95 % IC 20,6–22,4) pour 100,000 personnes. La prévalence était deux fois plus fréquente chez les femmes, et plus fréquente chez les patients âgés de 58 à 64 ans. Les patients avec gastroparésie avaient un score global de morbidité élevé (score de Charlson à 4,2), indiquant des comorbidités substantielles (maladie pulmonaire chronique dans 46,4 %, diabète avec complications chroniques dans 37,3 %, et pathologies vasculaires périphériques dans 30,4 %). Le diabète était la première cause de gastroparésie (57,4 %; type 1, 5,7 % et type 2, 51,7 %), suivi de la gastroparésie post-opératoire (15,0 %), des gastroparésies pharmaco-induites (11,8 %), et idiopathiques (11,3 %).
Une vidange gastrique isotopique a été effectuée chez 36,3 % des patients. Dans les 3 mois suivant le diagnostic de gastroparésie, 49,4 % des patients ont reçu au moins un traitement médicamenteux de la gastroparésie, le plus souvent du metoclopramide.